mercredi 22 février 2012

MESSAGE N° 6 – TAVERSEE WALVIS BAY (Namibie) – JAMESTOWN (Sainte-Hélène)

JOUR 6 – Mercredi 22 Février 2012

Distance parcourue en 24H00 sur la route directe 165 milles.
Distance restant à parcourir 276 milles.


Le premier de nos trois tours du monde… !

J’ai du me lever une dizaine de fois cette nuit, au gré de mes phases de sommeil. Un coup d’œil rapide sur la ligne d’horizon, aucun navire en vue sur notre coin d’océan.

Le ciel s’est voilé dans la nuit, nous avons fait route sous grand-voile et solent en ciseau.

Vers 01H00 du matin, nous avons franchi le méridien de Greenwich et sommes repassés en longitude ouest.

Ces jours derniers, nous avions pu éviter les vastes zones de grains qui se forment souvent sur la mer en deuxième partie de nuit dans la zone des alizés, mais cette fois-çi le jour s’est levé sur un ciel relativement sombre. De petites gouttes de pluie accompagnées  d’une accélération du vent de quelques noeuds nous ont obligés à enrouler le solent au moment du petit-déjeuner, le temps de « saluer » le grain. Puis la ligne de grand ciel bleu  a fini par ré-apparaître à l’horizon loin derrière nous. Trois heures plus tard, nous étions à nouveau inondés de soleil.



Vers 10H30, le GPS  a indiqué la longitude de 01°09’ Ouest, soit approximativement la longitude du poste à quai du « Bassin des Grands Yachts » à La Rochelle, que nous avons quitté le 4 Août 2009 pour entreprendre ce voyage.

Nous avons donc franchi la totalité des méridiens de la sphère terrestre, et  accompli un tour du monde des longitudes.

C’est ce que j’appelle le tour du monde des cartographes, ou celui des géographes.

Je vous accorde que ce n’est pas le plus parlant, ni le plus symbolique.

Pour recouper notre sillage, ce qui représente sans nul doute le vrai tour du monde, il faudra attendre la proximité des Iles du Cap Vert, un peu avant, un peu au sud de ces îles, dans moins d’un mois maintenant.



J’ai changé les leurres des deux cannes à pêche ce matin, on va voir ce que cela donne.

La dernière capture de daurade coryphène remonte à longtemps maintenant, c’était dans l’Océan Indien.. Hier, nous en avons attrapé une, la plus petite que nous n’ayons jamais prise, quelque chose comme 40 cm. Une misère. Nous avons pu la remettre à l’eau, elle ne s’est pas fait prier pour plonger vers les profondeurs… Signe d’approche de la terre, deux phaétons (ou paille-en-queue, euh, le s, je le mets où là ?) sont apparus ce matin autour de Jangada. J’aime bien ces oiseaux qui annoncent la fin prochaine de la traversée. Ce sont de bons voiliers, malgré un vol saccadé qui ne ressemble en rien à celui des grands oiseaux de mer. Ils dorment en se posant sur l’eau au moment où la nuit tombe. Je sais qu’ils vont nous suivre de loin en loin toute la journée. Parfois, ils s’approchent du haut du mât, avec l’intention affichée de s’y poser. Mais invariablement, un mouvement un peu brusque là-haut les en décourage systématiquement.

Qui sait, ils vont peut-être même nous accompagner jusqu’à leur île ?

Olivier