Arrivés à Horta !
Le sommet de l’île de Pico (2351 mètres d’altitude) est apparu hier dans l’après-midi vers 16H00, à une soixantaine de milles. On apercevait Faial deux heures plus tard, tant la visibilité était bonne. Un thon albacore probablement pas très futé a mordu à la ligne bâbord, qui d’habitude ne pêche rien à cette allure d’escargot. Pas futé peut-être, mais bien dodu, et c’est tout ce qu’on lui demandait.
La nuit a été très claire, tranquille, le vent n’a pas dépassé 4 à 5 nœuds, mais de l’arrière, et nous avons donc fait route sur un moteur toute la nuit. Les lumières des îles ont doucement grossi au fur et à mesure que la nuit s’étirait, et le jour s’est levé alors que nous étions à une dizaine de milles du port d’Horta. Comme prévu, le vent a tourné à l’ouest à 10/15 noeuds, et nous avons parcouru les derniers milles sous solent. Faial est apparue très verte, le printemps n’économise pas l’eau de pluie aux Açores. Nous nous sommes amarrés au ponton de la capitainerie pour les formalités, accueil agréable en français, et puis nous avons gagné notre place au bout d’un des pontons de la marina. Dix jours de traversée depuis Brava, dont 5 un peu sportifs. Je pensais que nous étions tôt en saison, mais les voiliers qui arrivent des Antilles pour rentrer en Europe sont déjà de passage, dont certains très grands yachts. Horta est particulièrement agréable en cette saison, très peu de touristes, quelques marins, et la relative abondance des Açores après la rareté des vivres de nos dernières escales.
Eau douce à profusion à la marina, le bateau n’avait pas vu un jet d’eau depuis notre départ de Knysna en Afrique du Sud. Dessalage général de l’accastillage et des panneaux solaires encroûtés de sel tellement ils ont ramassé d’embruns. Tout y est passé, et j’avais l’impression que le bateau criait de bonheur ! Machine à laver le linge (coqueron arrière bâbord), un vrai plaisir. J’ai hésité à rentrer dedans moi aussi, mais j’ai finalement préféré la douche, avec l’eau chaude fabriquée par le moteur bâbord également. Je me suis rasé, changé, et je suis devenu un autre homme.
Nous sommes allés voir un menuisier pour refaire un caillebotis pour la douche, celui d’origine ayant pris le large à Sainte-Hélène. Et puis nous nous sommes promenés sur les quais, histoire de voir de plus près ces grands yachts venus des Caraïbes et faisant route vers l’Europe, dont les équipages passent leur temps à nettoyer le pont, à briquer la coque et à essuyer les vitrages. Nous avons regardé les peintures laissées sur les quais par les équipages de passage (une tradition bien connue du port d’Horta), et puis nous avons été boire un coup au Café Sport, le célèbre établissement de la lignée Azevedo, probablement l’un des bistrots les plus connus au monde.
Il ne me reste plus qu’à sortir ma To do list , et les petits travaux de remise à niveau d’après traversée pourront commencer dès demain.
J’ai jeté un œil sur la carte météo de l’Atlantique Est, et j’ai cru comprendre qu’apparemment, il y avait mieux à faire que de se trouver dans le Golfe de Gascogne en ce moment… Le vent doit souffler dans les rues de La Rochelle !
Olivier
(Fin des messages de la traversée Cap Vert /Açores)