jeudi 22 décembre 2011

Billet N°135 – Escale à Knysna, Afrique du Sud, ghetto blanc au pays des ghettos noirs…

Du 29 novembre au 23 décembre 2011 :
Par Barbara

Knysna est une agréable bourgade au bord d’un lagon naturel appréciée des sud-africains (plutôt blancs et riches…) et relativement préservée des assauts immobiliers que subissent d’autres secteurs de cette côte.                                                                         

Pour information : Géographiquement, Knysna se trouve sur le 34 ° parallèle sud. Coincée entre les monts Outeniqua et les rivages escarpés de l’océan Indien, la lagune de Knysna est située à environ 500 km à l'est de la ville du Cap. Elle se trouve au cœur de la route des jardins (Garden Route) qui, à certains égards, peut rappeler la Côte d'Azur française.

La naissance de la ville est assez récente. La région de Knysna fut explorée par les premiers Européens vers 1760. Knysna doit son existence à un certain George Rex que la rumeur présente depuis des générations comme un fils illégitime du roi anglais George III. George Rex était arrivé dans la colonie du Cap en 1797. En 1803, il quitta Le Cap pour s'installer avec ses enfants et son entourage dans la lagune de l'actuelle Knysna constituée d'une baie naturelle peu profonde, mais étendue (18 km²) et protégée de l'Océan Indien par un passage étroit appelé the Heads.

Nous y avons passé presque un mois, (que le temps passe vite en voyage…). Ce fut une étape paisible et parfaite pour avancer l’école, établir le rétro-planning de Jangada pour les derniers mois de voyage à venir, entamer nos premières réflexions et prospections sur nos futurs jobs …Mais aussi l’escale à Knysna fût épatante  pour visiter les alentours, profiter de nos amis flamands du voilier A small nest, également en escale à Knysna, pour goûter au confort simple mais appréciable d’une petite marina (électricité, eau, wi-fi) ce qui aura été rare au cours de notre voyage.

Nous aurons également eu le plaisir de faire la connaissance des quatre générations d’une famille sud-africaine accueillante et charmante. C’est toujours plaisant et instructif de rencontrer les gens du cru pour mieux comprendre un pays. (Ils sont sud-africains depuis plusieurs générations et aiment leur pays, mais ils envisagent malheureusement de le quitter, en bateau, pour émigrer en Australie ou en Nouvelle Zélande, compte tenu de la détérioration du climat social et économique de l’Afrique du Sud depuis quelques années. Ils ne veulent pas élever leurs enfants dans un pays devenu aussi violent. Au cours de notre voyage, nous aurons souvent croisé des sud-africains qui souhaitaient ainsi émigrer).  L’idéal eut été de rencontrer une famille sud-africaine noire, mais cela semble bien difficile…Si l’Apartheid n’existe plus sur le papier, dans les faits il semble bien sévir et la barrière entre les Noirs et les Blancs demeure difficilement franchissable. Certes vous pouvez visiter les ghettos noirs en minibus si vous le souhaitez, « spécialité » des offices de tourisme d’Afrique du Sud, mais payer pour voir la misère me semble juste inconvenant, voir  inconcevable.

Sinon, le soleil aura majoritairement brillé à Knysna pendant notre séjour et après le mauvais temps essuyé depuis notre arrivée en Afrique du Sud le 12 novembre dernier, on a apprécié ! Marin et Adélie se seront bien amusés avec leurs amis Sapke, Wart et Flor de A small Nest, et  auront navigué l’après midi dans la lagune sur un petit dériveur gracieusement prêté par un membre du Yacht Club de Knysna.

En photos et en commentaires l’escale de Jangada à Knysna, ghetto blanc au pays des ghettos noirs…

 
Photos 1 et 2 :
La lagune de  Knysna  est constituée d'une baie naturelle peu profonde, mais étendue (18 km²) et protégée de l'Océan Indien par un passage étroit appelé the Heads.  Jangada s’apprête à franchir la passe par un temps de demoiselle pour entrer dans la lagune.
A noter que par mauvais temps, cette passe demeure infranchissable et elle est considérée comme l’une des huit passes les plus dangereuses au monde !
Certains bateaux peuvent rester parfois longtemps coincés dans la baie (ou en dehors) par les intempéries.



Photos 3, 4, 5, 6 :
Le Yacht Club de Knysna, jolie maison en bois, laqué blanc et gris, est particulièrement animé, les membres y sont nombreux et accueillants. Les bières  Castle Lager, Carling Black Label, y coulent à flot à l’happy hour. C’est chic et décontracté à la fois, so british ou so afrikaner en fait !




Photo 7 :
Avant qu’une place ne se libère au ponton de la petite marina, nous sommes à quai dans l’enceinte du petit port. L’animation est juste bien, les sud-africains dînent tôt, à partir de 18h00, et donc à 21h00 plus un bruit. Le matin le quai ne s’anime pas avant 11h00, ce qui nous permet de faire l’école dans le cockpit en toute tranquillité. Derrière Jangada, deux voiliers de voyage en escale, dont nos amis flamands A small Nest (le plus grand des deux).

Photos 8, 9, 10, 11 :
Si le matin, l’école bat son plein dans les cockpits des bateaux, l’après midi est réservé aux jeux d’eau avec les amis, les filles font du kayak, les garçons du dériveur, et le soir séance DVD pour tous. Sapke, Wart et Flor de nationalité belge, ne parlent pas français, contrairement à leurs parents, mais très bien anglais. Du coup c’est tout bénéfice pour Marin et Adélie qui sont obligés d’échanger avec eux en anglais.



Photo 12 :
Thesen Island : une presqu’île  dans la lagune reliée à la ville par un petit pont. C’est un îlot entièrement résidentiel sur lequel s’élèvent des centaines de maisons plutôt haut, voir très haut de gamme. Un dédale de canaux où chaque maison a les pieds dans l’eau avec son hors-bord amarré au ponton. De jolies blondes sirotent du champagne sur les terrasses en teck, des enfants blondinets pêchent sur les pontons, les « mâles » font ronfler leurs 225 CV…
Regardez en haut de la colline, très loin du centre ville, un township (noir) qui surplombe ce town ship pour white and rich people. Une photo ô combien caractéristique de l’Afrique du Sud et qui explique assez bien mon malaise dans ce pays.

Photos 13, 14 :
Thesen Island .
J’en profite pour vous donner quelques chiffres sur la population d’Afrique du Sud : 50  millions d’habitants officiellement, mais en réalité beaucoup plus, certains avancent  les chiffres de 70 ou même 80 millions d’ha, (l’immigration clandestine des pays limitrophes est très élevée).


80% de la population sont Noirs, 9% Métis, 9% Blancs et 2% Indiens. La répartition sur l’ensemble du territoire est très inégale.
La ville de Knysna compte environ 37 000 habitants, largement dispersés autour du centre-ville dans les collines et sur les côtes environnantes. Comme dans beaucoup de villes sud-africaines, une large partie de la population noire habite dans des townships assez éloignés du centre. La ville compte 40 % de Métis, 32 % de Noirs et 28 % de Blancs. Le chômage touche 40 % de la population métisse et 59 % de la population noire.
Thesen Island est 100% blanche of course!

Photos 15, 16, 17:
Knysna est une ville qui vit essentiellement du tourisme national et international même si on y trouve quelques petites entreprises souvent liées à la transformation du bois et de nombreux artistes peintres. La ville est notamment le lieu d'embarquement pour les promenades en mer pour approcher les baleines et le point de départ de balades en montagne dans la forêt primaire qui entoure la lagune.
Avec A Small Nest, on explore les recoins de la lagune, dont la plage de Leisure Island, la seule de la lagune. Sur cette île beaucoup d’oiseaux et des maisons cossues encore.




Photos 18, 19 :
Le Belvedere, ravissant hameau, ultra préservé en bordure de lagon. Il s’agit d’un lieu de résidence ultra chic. L’absence de commerce est voulue pour que les résidents ne soient pas trop dérangés par les « intrus ». En décembre en Afrique du Sud, le printemps bat son plein, la nature explose, les arbres en fleurs sont de toute beauté. Ici un  magnifique jacaranda en fleurs.


 Photo 20 :
Les vieilles voitures bien retapées sont légion dans la région. Olivier se plait à rêver…

Photo 21 :
L’Afrique du Sud tient le triste record après Israël de barbelés au mètre carré. Le chiffre d’affaire du business de la sécurité privée dépasse de 50% le budget de la police nationale ! Compte tenu du nombre de voitures ALLSOUND qui circulent et de pancartes ALLSOUND sur les murs des maisons, je suppose que cette entreprise est plus que  prospère !