jeudi 1 avril 2010

Billet N°57 – Short Cut to the Pacific…(Barbara)

Du Lundi 22 au Mercredi 31 Mars 2010.


Le Canal de Panama : impressions de Barbara…

L’attente : longue, éprouvante et tendue. Nous sommes parqués dans une zone bien délimitée du port de commerce de Colon, les flats. Il y a quelques bateaux au mouillage. L’air moite est chargé de kérosène, les quais restent éclairés toute la nuit, l’activité du port de Colon ne s’arrête jamais. Avec les enfants, je reste la majeure partie du temps à bord pendant qu’Olivier court les administrations pour le passage du Canal, et comme il n’aime pas les administrations, son humeur est …middle…

Je mets à profit cette escale forcée pour avancer au maximum avec les enfants dans le programme du Cned, car par avance je sais qu’en mer maîtresse et élèves ne sont pas toujours très opérationnels. .. Le problème c’est que normalement après une bonne journée de Cned, les enfants ont la récompense de pouvoir sauter dans l’eau, se baigner, s’agiter, aller à terre…là on oublie l’idée, l’eau est quand même celle du plus grand port de commerce d’Amérique Centrale, et Colon est la ville la plus pourrie qu’il m’ait été donné de découvrir !

Portobelo : Une fois fixée la date de notre transit, il nous reste encore 4 jours à patienter. Nous décidons alors d’aller à Portobelo, à quelques milles de Colon, passer le week-end. C’est une jolie baie abritée, avec de vieilles fortifications espagnoles, et un petit village pas vraiment joli, mais tipico. Les enfants se baignent avec joie, sans vouloir être désagréable avec vous, l’eau est presque trop chaude, proche des 30°, elle ne rafraîchit plus à cette température. Le dimanche des Rameaux, nous assistons à une jolie messe à Portobelo, le parvis devant l’église est comble, la procession fait le tour du village. Adélie trouve, à juste titre, que la statue du Christ, promenée dans le village, ressemble beaucoup à … Michael Jackson, cheveux longs et noirs, visage anormalement blanc et fin. Les chants sont beaux, et je côtoie enfin de près des panaméens, des petits enfants, des plus grands, des parents, et des grands parents…

Les « handliners » : Arrivent à bord dans l’après midi du D day, les fameux handliners (cf. les billets d’Olivier pour l’aspect technique du passage du Canal), ce sont de jeunes élèves de l’Ecole Nationale de la Marine Marchande panaméenne. Ils sont en uniforme blanc, et moi les uniformes ça me plait ! Sûrement lié à des souvenirs de petite fille quand je voyais Papa en uniforme, je trouvais même qu’il « sentait bon l’uniforme »…Bref ils ont fier allure, mais pas pour longtemps, ils demandent à se changer et ressortent en short, en jean, et tee shirt, et bientôt torse poil…De plus ils savent à peine tourner une aussière au taquet, bref il faudra plus les surveiller que se reposer sur eux. En attendant ils jouent très bien au UNO et les enfants sont ravis de pouvoir partager des parties avec eux. Marin et Adélie remarquent aussi qu’ils sont très bon tricheurs…mais très gentils quand même.

Ils ont bon appétit et heureusement que j’avais fait un gros plein à Colon, car il faudra nourrir tout ce petit monde ( 3 handliners + l’advisor) pendant leur séjour à bord .

Les écluses : « Les portes des écluuuuuuuuuses, bientôt vont se refermerrrrrr, », oppressants instants lorsque ces grandes portes se referment derrière nous, adieu l’Atlantique, fin du premier round du voyage et début d’une nouvelle histoire dans le Pacifique… et Dieu sait si cet océan-là m’intimide, par son éloignement de la France plus radical, son immensité et la traversée de 3 000 milles qui m’attend bientôt.

Pourvu qu’il porte bien son nom…

Barbara
Baie abritée de Portobelo, Panama.

Portobelo et ses vestiges de l'époque des conquistadors espagnols.

Les handliners jouent au UNO avec Marin et Adélie, entre deux écluses.

Les portes des écluses de Gatun...

...bientôt vont...

...se refermer...sur l'Atlantique!