dimanche 28 novembre 2010

Billet N°86 -Premiers jours en Nouvelle-Zélande…

 A partir du Jeudi 28 Octobre 2010 -


Par Olivier


Jeudi 28 Octobre au matin, le profil des îles Poor Knights Islands, au large de la côte néo-zélandaise, se dessine sur un fond de ciel nuageux.

Nous avons appareillé de l’île de Tofua six jours plus tôt. Une traversée plutôt rapide, malgré les petits airs de la fin du parcours.



En France, il paraît que le routeur officiel de Meteo France, Sylvain Mondon, habitué à conseiller les stars de la course au large, rigole : analysant la météo locale de Jangada, il semble qu’il ait indiqué à mon frère Louis, qui le connaît bien, qu’il était préférable, pour avoir plus d’air, que nous tirions à terre. Mais moi, ignorant que le pro est derrière le conseil, je coupe au plus court, et je vais tout droit, pour essayer d’arriver avant la nuit…



Le vent a sacrément molli, Marin et moi envoyons le gennaker. Puis la double risée Volvo s’impose.

L’eau est passée au vert bouteille, il fait frais, la visibilité est incroyablement bonne. Les albatros planent interminablement dans le sillage, et nous apercevons nos premiers manchots néo-zélandais, qui plongent à l’approche du voilier.

Changement de décor.

Nous doublons Bream Head vers 15H00, et nous dirigeons vers le chenal de la rivière de Whangarei. Il reste une heure de flot, suffisamment pour parvenir à Marsden Cove avant la renverse. Nous croisons quelques petites embarcations qui pêchent dans l’embouchure. Les collines verdoyantes de la Nouvelle-Zélande défilent à quelques centaines de mètres. Nous apercevons des vaches, des moutons, des maisons entourées de jardins fleuris, des voiliers au mouillage sur coffre dans chaque petite baie.

Ces premières images nous ravissent.



Kia Ora Aotearoa ! Bienvenue au pays du long nuage blanc, l’appellation maorie de cette contrée abordée d’abord par le néerlandais Abel Tasman en 1642, puis par James Cook en 1769 sur l’Endeavour, dès le premier de ses trois voyages autour du monde. Marion-Dufresne, le navigateur français, aura moins de chance : il y a perdu la vie le 12 juin 1772, tué (puis mangé…) lors d’un combat avec les maoris, dont le motif semble avoir été la coupe, par les équipages du Mascarin et du Marquis de Castries, les deux navires (endommagés) de son expédition, mouillés à Moturua Island dans la Baie des Iles (un peu au nord de Whangarei), d’arbres sacrés pour les maoris, et de ce fait tapu, les fameux kauris de Nouvelle-Zélande, dont le bois était destiné aux réparations. Cher payé pour apprendre la coutume…

Cook, quelques années plus tard, sera assassiné à Hawaï pour le même genre de motif, avoir ignoré puis transgressé un élément de la coutume des insulaires.

Marion-Dufresne ne fut d’ailleurs pas le seul à connaître ce triste sort : douze autres hommes de son équipage furent inscrits au menu… Le lendemain, d’autres marins, envoyés à terre, seront aussi massacrés. Un seul pourra rejoindre les navires au mouillage, à la nage. Crozet, le second de Marion-Dufresne, qui prendra ensuite le commandement de l’expédition, sera libéré peu après par une intervention armée des équipages: il avait seul survécu, en restant à terre à se défendre. Bon , ben bon appétit !



Aujourd’hui encore, les kauris font l’objet d’une attention et d’une protection particulières en Nouvelle-Zélande. Le gouvernement soigne l’héritage culturel des deux communautés qui cohabitent. J’ai prévenu les enfants que, pour éviter de subir le même sort que Marc-Joseph (Marion-Dufresne), il ne fallait pas toucher aux kauris, OK ? Je semble avoir été parfaitement compris…



Nous repérons l’étroit chenal qui mène à la marina de Marsden Cove, l’un des sites agréés par les autorités locales pour effectuer les formalités d’entrée dans le pays. L’extrémité d’un ponton est réservé aux autorités. Il est ceinturé de barrières infranchissables, et c’est là que le voilier qui arrive de l’étranger doit impérativement s’amarrer. C’est le custom berth, le quai de la quarantaine. Pavillon Q du Code International des Signaux à poste dans les barres de flèche, interdiction de débarquer en attendant les autorités. En VHF, on me fait savoir que leur visite, compte tenu de l’heure de notre arrivée (18 H00), n’aura lieu que le lendemain matin.

Bon, ben pour la première gorgée de Steinlager au bistrot du coin avec ma douce, faudra attendre un peu…

Le temps s’est beaucoup rafraîchi avec ce vent venu du (grand) sud, et, au coucher du soleil, il fait carrément frisquet. Faute d’aller me rincer le gosier au malt, je commence, au grand dam de Barbara, une méga-séance de dessalage du bateau, en profitant du jet d’eau du quai de quarantaine, qui a suffisamment de pression pour monter jusqu’à la moitié du mât.

Un bonheur simple. Notre catamaran semble en respirer d’aise.

La nuit est tombée depuis longtemps quand je termine le job, trempé et frigorifié. Je vais me coucher et m’endors d’un coup, la perspective d’une nuit de sommeil entière, à quai en eaux calmes après notre traversée depuis les Tonga, me soustrait à l’itinéraire des rêves…



L’officier des douanes néo-zélandaises, qui cumule aussi les attributions du contrôle de l’immigration (Tiens, pas con ça !) arrive vers 09H30. Il se dirige d’abord vers un voilier néo-zélandais, arrivé dans la nuit depuis les Fidji, puis vient à nous. Très aimable, et en même temps très professionnel. Mes deux messages e-mail lui sont parvenus, il sait déjà tout du bateau et de l’équipage. J’ai pré-rempli les formulaires que le gouvernement néo-zélandais répartit dans les îles du Pacifique à destination des voiliers souhaitant se rendre en Nouvelle-Zélande ; nous, nous les avions trouvés aux Tonga, du coup cela va vite. Il m’explique le statut douanier du bateau pendant son séjour en Nouvelle-Zélande, m’indique la durée maximale autorisée de celui-çi (12mois sans problème, renouvelable sur demande et justification simple), me calcule, inscrit et me fait approuver et signer sur un document le montant de la taxe que j’aurais à acquitter si jamais le bateau est importé dans le pays. Bref, contrairement à la façon de faire que l’on connaît chez nous, essentiellement répressive, ici, on joue carte sur table. Il me remet aussi une attestation des douanes me permettant d’effectuer tous les achats de matériel destiné au bateau en franchise de TVA, un autre truc impensable chez nous.

Il me demande si nous nous sommes arrêtés le long de la côte avant de venir à Whangarei ? Réponse négative. Si nous avons rencontré des navires en mer, en approchant des côtes ? Réponse affirmative, nous avons croisé un chalutier en pêche, hier matin au petit jour. Il me demande ce qu’il faisait, comment il s’appelait. En Nouvelle-Zélande, le civisme visiblement partagé par tous fait qu’il est normal qu’un individu signale aux autorités le moindre fait notable susceptible d’intéresser leur job. Qui est d’être au service de la communauté citoyenne, apparemment. Ici, c’est considéré comme du civisme qui incombe à chacun pour vivre dans le meilleur pays possible, et non pas comme de la délation.

Puis il m’explique les restrictions et interdictions à l’importation, et les motivations qui vont avec. Il me demande ensuite de confirmer ce que j’ai déclaré, je relis, et confirme. L’officier est satisfait. Il tamponne nos passeports (visa de séjour de 3 mois renouvelable), effectue un tour rapide dans les flotteurs, nous annonce l’arrivée imminente de l’officier de l’agence de bio-sécurité néo-zélandaise, et nous quitte en nous souhaitant un bon séjour dans son pays.

C’est tout simplement le douanier le plus agréable à qui j’ai jamais eu affaire.



Sa collègue, bien charpentée, est toujours aussi aimable. Elle prend les documents préparés, les lit attentivement, et demande rapidement à aller voir la cuisine, et la cambuse. Elle déplie un grand sac poubelle noir bien costaud, et rafle, en s’excusant, le peu qu’il nous reste de fruits et de légumes des Tonga. Et les œufs. Direction le sac poubelle. Elle aurait pris le miel aussi, si nous en avions eu. Et la viande, surtout la viande, mais nous n’en avons pas. Elle répète la question, mais non, nous lui confirmons que nous n’en avons pas. Pas le moindre corned-beef dégueulasse. On lui explique qu’on savait que la viande était détruite à l’arrivée, alors on n’en a pas. En tant que responsable principal à bord, des approvisionnements en poisson frais, je lui explique à regret que nous mangeons surtout du poisson, et que nous en avons à bord, là sous ses pieds, en conserves de pots de verre, stérilisés UHT façon maison, dans les cocotte-minute du bord. Du sailfish de l’Atlantique, et du marlin du Pacifique, au choix. J’enlève le plancher du flotteur tribord, et lui montre les pots, il en reste une vingtaine encore. Je m’étais fait à regrets à l’idée qu’il nous faudrait les jeter en arrivant ici. Mais, à notre grande surprise, ça ne lui pose aucun problème, elle nous les laisse ! Je n’en reviens pas. Voilà, la visite est terminée, elle met le grand sac noir dans un deuxième grand sac noir identique, noue consciencieusement le tout avant de débarquer sur le quai de quarantaine, et de faire route vers son véhicule, avec son maigre butin bio-sécuritaire. Elle nous quitte elle aussi en nous souhaitant un bon séjour chez les kiwis. Sa visite n’a pas duré un quart d’heure.

Et nous qui, après avoir lu tous les prospectus néo-zeds trouvés aux Tonga, avions ramassé le moindre insecte que le trépas avait surpris à bord de Jangada…



Allez, en route pour Whangarei Town Basin Marina, à une quinzaine de kilomètres en amont, sur la rivière. Il reste deux heures de flot, c’est suffisant. Tyee, le catamaran canadien, arrivé tôt le matin même, est avec nous. Le balisage est nickel, les rives boisées défilent sur chaque bord. Whangarei est la plus grande ville du Northland (50 000 habitants environ), et nous découvrons en approchant des zones commerciales et industrielles comme nous n’en avons pas vu depuis longtemps. Ca bouge dans ce pays !

Sur le ponton, c’est Brian Caulton en personne, le marina manager qui nous fait de la place et nous prend les aussières. Service d’abord, avec le sourire.

Ce sera notre première impression, en mettant le pied à terre en Nouvelle-Zélande : les locaux sont agréables, gentils, sympathiques, chaleureux, surtout dans cette région du nord de l’île nord, paraît-il. Bon, du moment qu’on se fait pas bouffer comme Marion-Dufresne, ça devrait aller aussi dans le sud, je pense.



Nous sommes amarrés pour quelques jours au cœur même de la ville : on voit des bagnoles, des grand-mères qui promènent leurs petits-enfants, des néo-zeds solides coiffés d’un chapeau genre farmer qui descendent une Red Lion (la principale bière concurrente de Steinlager, mais il y en a d’autres !) à la terrasse des bistrots, des concessions de voitures japonaises, et des magasins. Plein de magasins. C’est baisé, Barbara et les kids sont intenables, lâchés comme des animaux trop longtemps tenus en laisse dans le dénuement il est vrai récurrent (Papeete mis à part) des petites épiceries merdiques des îles du Pacifique…

Notez que je ne suis pas le dernier à apprécier cette abondance retrouvée pour un temps.

Le bonheur, même matériel, est sans doute fait de comparaisons. De relativité.

La difficulté du bonheur, c’est peut-être, du coup, quand on ne peut plus comparer…

On a alors du mal à apprécier. A connaître sa chance.

Parce qu’on est immergé en permanence dans l’abondance, par exemple.

Quelle horreur !

Comme je plains Paris Hilton et cette pauvre (si si) Liliane Bettencourt !

Elles déconnent à plein tube, ne savent plus comment déconner davantage encore, mais comment pourrait-il en être autrement ?



Pour éviter cela, et comme dirait mon ancien et célèbre compagnon de voyage en Antarctique, Erik Orsenna (« Salut au Grand Sud » par Erik Orsenna et Isabelle Autissier, chez Stock) un seul remède : voyager ! Le plus possible, ne jamais envisager de s’arrêter de voyager. Et pas en première classe.

Voyager, comme une exigence morale de salubrité personnelle.

C’est vrai, je crois que le voyage aide à garder les choses à leur place.

A se connaître soi-même aussi et d’abord, puis à aller vers les autres. Car rares sont les hommes, fort heureusement, qui se suffisent longtemps à eux-mêmes.

Voyager, donc.



Pour l’heure, le voyage vire au matérialisme alimentaire ! C’est pas ce qu’il a de meilleur. L’un des premiers réflexes de l’équipage, sous prétexte d’aller chercher du pain frais pour ce soir, est en réalité de se ruer vers un distributeur de cash d’ANZ, une banque locale, et de s’engouffrer dans le supermarché le plus proche du ponton : Pak’nSave, à l’enseigne jaune.

Et là, je ne vous dis pas : c’est le choc. Visuel. Le choc de l’abondance retrouvée.

Des rayons entiers de fruits, de légumes, de viande, un rayon poissonnerie digne de la Bretagne Nord avec des moules extra-grosses et des filets de poissons fumés, un coin pinard, blanc ou rouge, incroyablement bien achalandé (on a du souci à se faire) avec que des cépages d’origine française, du pain par m3 entiers, et du fromage, marqué (là, on doit se faire baiser quelque part…) « Sweet creamy camembert » ou « Soft ripened brie » !



Je me dis que l’époque du boycott des produits français en Nouvelle-Zélande, suite au haut-fait d’armes des services secrets français de l’époque fanch’mitt contre le Rainbow Warrior de Greenpeace dans le port d’Auckland (pendant les essais nucléaires français à Mururoa et Fangataufa), en Juillet 1985, est bel et bien terminée ! La France a retrouvé progressivement une place de choix dans le cœur des néo-zélandais.

Nos marins à la voile et leurs belles machines, et, parfois, les exploits de nos rugbymen nationaux contre l’équipe des All Blacks (Ah, le match de 1999, vous vous souvenez ? Demie-finale de la Coupe du Monde, France – Nouvelle-Zélande à Twickenham, menés 24 -10, nos joueurs finiront le match à 43 -31 ! Quel match ! Bon, c’est pas tous les matins…) en imposent ici. Chabal est connu et respecté. Ses sourires carnassiers pendant le haka, et le démontage consciencieux de quelques joueurs néo-zélandais l’ont rendu célèbre. Le pays se met à vivre à l’heure de la prochaine Coupe du Monde de rugby, l’année prochaine.



Bon, après ce premier passage chez Pak’nSave l’ordinaire des menus se trouve radicalement amélioré. La cote de l’atlantic sailfish et du pacific marlin en bocaux est à la baisse, que dis-je, en chute libre ! La crème fraîche réapparaît dans les sauces, la viande est au menu de tous les repas, suivie de fromage et d’un peu de vin rouge, avec des kiwis au dessert…

Le cabinet de toilette du bord se voit aussi déserté. Pour un $ (dollar néo-zélandais), la douche chaude dans les locaux de la marina fait recette. Barbara fait également tourner les machines à laver à plein régime, tout y passe, et je crois bien qu’à un moment, juste après la vidange des deux moteurs Volvo, j’ai évité moi-même de peu un petit tour dans le tambour inoxydable… !

Les douleurs dentaires, réapparues ces derniers temps chez les grands, sont soumises (hors Sécurité Sociale, nous ne sommes plus couverts, quand je pense à ce que je lui ai versé pendant des décennies… !!!) à la praticienne locale, il n’y a pas que le bateau qui doit passer au stand…



Pressé de finaliser notre autre configuration de voyage en famille (avec un 4 x 4), je me suis lancé très vite dans le désarmement de Jangada et les premiers travaux, avant sa sortie d’eau. Entre la procédure de stockage longue durée de la membrane du déssalinisateur d’eau de mer et l’inspection minutieuse de chaque terminaison des câbles du gréement dormant, entre la révision vidanges-filtres-niveaux des moteurs et le démontage des tuyauteries du WC entartrées par l’eau de mer, je me connecte à Internet sur le site Trade Me, utilisé par tous les néo-zélandais pour vendre et acheter d’occasion. Je suis à la recherche d’un camping-car second hand, pas cher.

Avant notre voyage, nous avions pensé mettre Papa Tango Charlie (vous vous rappelez, la chanson de Mort Schumann?), le Land Rover familial aménagé à l’histoire déjà longue, dans un conteneur de 20 pieds, direction les antipodes à bord d’un navire porte-conteneurs. Mais c’était trop compliqué et trop cher. C’était notre première idée pour visiter le pays du nord au sud.

De temps à autre, depuis que je cherchais un vieux camping-car, Barbara me glissait à l’oreille qu’elle ne me voyait guère au volant de ce genre d’engin. Trop tôt, trop jeune… Quelque part, j’en étais flatté. Ceci dit, si un jour je ne peux plus voyager autrement, avec plus de liberté et d’aisance sur les mauvaises pistes, et que Dieu me prête vie, peut-être ferais-je comme mon vieux père qui, à 86 ans, traverse encore l’Europe au volant de son volumineux engin… Il faudrait qu’il se calme, l’ancien, mais il a du mal. Je sais qu’il suit discrètement, mais attentivement, notre voyage.

Les prix des camping-cars sont déraisonnables pour quelques mois. Nous changeons notre fusil d’épaule et je regarde les 4 x 4. En observant le marché néo-zélandais, je m’aperçois que les Defender de Land Rover (notre modèle préféré) sont très rares ici. Les 4 x 4 japonais trustent le marché. Je sélectionne le Toyota Hilux Surf, et le Mitsubishi Pajero, nombreux à la revente. Sur 50 annonces pré-sélectionnées, j’en garde une petite dizaine, puis la moitié. Les véhicules sont à Auckland, Wellington, ou Christchurch… Il faut louer une voiture pour aller les voir, et les distances en Nouvelle-Zélande sont importantes. Pas d’autoroutes, les kilomètres se convertissent vite en heures de conduite qui s’accumulent. Pas très réjouissant, le petit voyage « achat bagnole » qui se profile pour moi. Je demande à Brian, le patron de la Marina, chez qui il faut louer, quand il m’annone qu’il y a un gars, là, sur un petit trimaran, de l’autre côté de la rivière, qui vient de lui dire qu’il vend son Land Rover ! Il le rappelle devant moi au téléphone, c’est un Discovery de 97, moins de 100 000 kms, bon état, à moteur V8 essence de 4000 cm3… Euh, ça consomme un poil, ce genre de truc, non ? Ca me rappelle mes deux anciennes Jaguar XJ Série 3 (les plus belle XJ de la marque anglaise), qui ronronnaient le week-end à La Rochelle. Mais le gars me dit qu’il vient de laisser le véhicule en dépôt-vente dans une boîte spécialisée, contrat signé, et qu’il faut maintenant traiter directement avec elle. Merde ! Marin et moi empruntons deux vélos à Tyee, et fonçons dans la zone portuaire de Whangarei. Damned, le vendeur m’indique que quelqu’un a déjà signé une option, avec financement. Nous allons essayer le véhicule, et, à ma grande surprise, le vendeur me fait signer un papier mais ne vient pas avec nous ! C’est l’usage ici. 10 kms et une inspection visuelle et auditive plus tard, l’essai est concluant. Je croise les doigts, seul un refus de financement bancaire nous remettra en première ligne pour l’acquisition de l’engin. Le soir, je téléphone, c’est bon ! La voie est libre, un banquier a encore sévi…

Nous voilà avec un Land Rover Discovery pour nouveau compagnon de voyage. Il reste à l’équiper pour le camping, tout notre matériel étant resté en France…



Dès que notre petit programme de mise en place intitulé « Changer de vie ! » nous le permet, nous filons marcher sur les sentiers autour de Whangarei.

La chlorophylle remplace l’iode, c’est un bonheur.

Les chemins forestiers sont agréables, bien balisés, bien entretenus. Les petites rivières, les ruisseaux, les chutes d’eau abondent dans ce pays verdoyant. Les canards, les cormorans, les poules d’eau, les goélands sont partout. Il n’est pas une maison qui n’ait son jardin, sa pelouse, toujours parfaitement tondue.

La Nouvelle-Zélande, c’est le pays de l’outdoor. Souvent, à côté des maisons, on aperçoit un bateau à moteur transportable sur sa remorque, un 4 x 4, et un camping-car. Et toujours l’indispensable barbecue à gaz, de taille respectable.



Avec notre nouveau jouet à quatre roues, nous partons en reconnaissance sur la côte est, au nord de Whangarei. Les enfants ont emmené le ballon de rugby, et les cerf-volants de La Tortue. Avec le nôtre, nous en avons maintenant cinq !

Du côté de Bream Head, après Parua Bay, les jeunes taureaux courent dans un immense pré vallonné et viennent renifler cette drôle de chose qui vole dans le ciel.

Les filles s’inquiètent, Marin est aux commandes, et je m’occupe du décollage avec, derrière moi, mon fan-club bovin, que je surveille du coin de l’oeil.



Après l’air du large, l’équipage de Jangada se met au vert pour plusieurs mois.

Olivier
Jangada cap au sud-ouest vers la Nouvelle-Zélande, fin Octobre 2010.
Nous franchissons le méridien 180°, entre Tonga et Nouvelle-Zélande. 180° Ouest, ou Est, comme vous voulez! Les antipodes!
Le quart du Captain avec Adélie, un pur bonheur!
Le Jeudi 28 Octobre dans l'après-midi, Jangada double Bream Head, nous arrivons à Whangarei!
Jangada au ponton de Whangarei Town Basin Marina. Eau et électricité à volonté. Rivière et eaux calmes. Nous avions oublié...
Premières promenades dans la nature autour de Whangarei, envies de chlorophylle...
La Nouvelle-Zélande, c'est le pays de l'outdoor. Tout le monde à se remuscler les mollets!
Marin, habillé de neuf pour son retour à la civilisation, aux chutes d'eau de Whangarei Falls.
Maison néo-zélandaise, à Whangarei.
Sortie d'eau de Jangada au Chantier Norsand Boatyard, le 9 Novembre.
Adélie et Simi construisent une cabane derrière  Jangada en travaux, au Chantier Norsand.
Le Captain a vite trouvé un nouveau moyen de voyager, à terre cette fois! Un Land Rover Discovery de 97, à moteur V8...!
La bella sur les sentiers de Parua Bay, back to the fields!
Olivier, un cerf-volant rescapé du naufrage de La Tortue, et des jeunes taureaux néo-zélandais pour public...
Les enfants sont en forme, le Captain a les traits tirés par 3 semaines de travaux intensifs sur le bateau...
Paysage du Northland  (l'île nord) côtier de Nouvelle-Zélande, à la fin du printemps austral.