Jericoacoara, pas facile à prononcer, mais très branché !
Nous souhaitions, sur la route de la Guyane, faire une ou deux escales sur la côte nord du Brésil, avant de visiter Sao Luis du Maranhao.
Mais nous obtenons très peu d’informations positives sur les escales potentielles dans cette région du Brésil.
Il y a Fortaleza , biensûr, la capitale du Ceara, mais le seul mouillage possible, en dehors de la marina d’un grand hôtel de standing, est celui de Mucuripe (le quartier chaud), réputé mal famé et dangereux la nuit.
Nous entendons parler d’un ancien village de pêcheurs, devenu lieu de villégiature de quelques vacanciers plutôt haut de gamme : Jericoacoara, les connaisseurs disent Jeri.
Il est situé à environ 280 kms dans l’ouest de Fortaleza, dans une région de dunes et de lagunes d’eau douce.
Comme carte marine de détail, nous avons le plan du village du guide Lonely Planet…
Un peu juste, mais va pour Jeri !
Dès le lever du jour, vers 05H00 le 10 Janvier, nous serrons la côte dans des eaux peu profondes, et croisons quelques jangadas gagnant leurs bancs de pêche à la voile.
Nous doublons la pointe de Jericoacoara, et découvrons la petite baie qui abrite le village.
De grandes dunes de sable blond viennent mourir dans la mer, et l’endroit ressemblerait presque à une oasis du Sahara, avec ses palmiers et sa végétation plutôt luxuriante, s’il n’y avait le ballet incessant des véliplanchistes et des kite-surfers (une bonne adresse Vincent ! notre webmaster est un as du kite) qui déroulent des « runs » à des vitesses vertigineuses parallèlement à la plage, et bientôt au ras de nos tableaux arrière.
Nous mouillons au moins mauvais endroit possible, mais à l’ouvert de la baie, car il y a peu d’eau et l’accès au rivage est partout défendu par des barrières continues de rouleaux déferlents. Vive le surf, d’ailleurs il paraît que Jésus lui-même, bref…
Jeri est devenu depuis quelques années un spot connu de surf, windsurf et kite-surf : le vent thermique se renforce au fil des heures de la matinée jusqu’à atteindre force 6/7 en milieu de journée, puis il décroît progressivement l’après-midi pour redevenir le soir une agréable brise qui permet d’aller tranquillement siroter sa caïpirinha dans l’un des nombreux bistrots de la plage, en écoutant du forro, la musique traditionnelle du Nordeste.
En 1984, le « Washington Post » classa Jericoacoara parmi les 10 plus belles plages du monde, ce qui à mon avis est un poil surfait, et à partir de là, les pousadas (auberges familiales) ont progressivement remplacé les cabanes de pêcheurs…
Notre ami rochelais Bernard, qui y avait posé, sans doute pour un soir, les étraves de ses deux Hobie Cat 18 lors de sa « Route des Emeraudes » reliant la Guadeloupe au Cap Horn il y a de cela une vingtaine d’années, sera probablement surpris et déçu d’apprendre qu’il n’y a plus un seul pêcheur à Jericoacoara !
Ils se sont tous convertis aux activités touristiques de ce qui est devenu peut-être le spot le plus branché du Nordeste brésilien !
Les boards dernier cri des surfers en tous genres et leurs voiles multicolores ont remplacé les antiques embarcations de pêche que l’on remontait sur la plage tout en haut de la laisse de mer.
Les derniers irréductibles gens de mer ont du partir de l’autre côté de la baie, à Camocim.
Ceci dit, le village de Jeri est resté agréable : quatre petites rues de sable parallèles qui conduisent toutes à la plage, aucun building, pas un hôtel. Simplement, il a bien changé : quelques boutiques luxueuses, une flopée de magasins de surf, et, partout, des loueurs de buggies.
Mais ce que j’ai préféré, ce sont les hamacs, tous plus jolis les uns que les autres.
Le mouillage est exposé, le bateau bouge pas mal, mais l’ancre a bien croché.
Adélie rêve d’aller escalader les dunes, et Marin a déjà son body-board sous le bras.
Barbara et moi sommes curieux de voir à quoi ressemble le village de Jeri.
Nous passons un bon moment dans l’annexe à essayer de trouver un endroit pour débarquer, mais finalement, il faut renoncer, sauf à prendre le semi-rigide et son moteur de 15 CV sur la tête…
Je m’approche au maximum et …largue mes 3 passagers par-dessus bord : tous à l’eau, bidon étanche en remorque, direction la plage, en passant par les rouleaux !
Je les rejoindrai plus tard, mais pour moi le chemin sera encore plus long, car je dois laisser l’annexe sur son ancre au-delà de la zone des rouleaux déferlents. Jolie partie de palmes.
Au pied de la grande dune qui borde le village, les buggies et les motos de location foncent à 100 km/h sur le sable au ras de l’eau…
Tout semble permis à Jeri, le Brésil est un pays jeune, l’écologie viendra plus tard, peut-être.
Olivier
Au mouillage de Jericoacoara.
Sur laplage de Jeri.
Les dunes du sertao viennent mourir sur le rivage...
mais favorisent l'expression...
... des enfants!
Dans les rues de sable de Jericoacoara.
Chacun sa foi...et Dieu pour tous.
Un magasin branché, au sol de sable, qui plaisait beaucoup aux enfants.
Le modèle adopté par l'équipage sobre et de bon goût, biensur.
Nous sommes passés maîtres dans l'art de choisir nos cyber-cafés...