mercredi 6 avril 2011

Traversee Nouvelle-Zelande/Nouvelle-Caledonie - N°0

MESSAGE N°0 – Traversee Nouvelle-Zelande/Nouvelle-Caledonie

Mercredi 6 Avril 2011 – Depart d’Opua pour le large.

En Nouvelle-Zelande, depuis une quinzaine de jours, c’est l’automne. La lumiere, les couleurs ont commence a changer. La temperature a chute, guere plus de 10°C le matin au lever du jour, tandis que l’eau de mer est a 19,6°C. Apres 5 mois et une semaine d’escale au pays du long nuage blanc, l’heure est a l’etude des cartes de prevision meteorologique.

Depuis le 1er Avril, Jangada est au mouillage a Opua, au fond de la Baie des Iles, en stand-by meteo. Ce week-end du vent fort a souffle sur le Northland, nous en avons profite pour effectuer un dernier voyage de courses a Whangarei, a 80 km plus au sud, et nous y avons revu une derniere fois nos amis Andy et Rhian de Zephyrus, avec qui nous croisons nos sillages regulierement depuis notre rencontre aux Gambier, il y a quelques mois. Mardi, des rafales a 40 nœuds font deraper Jangada sur un fond de mauvaise vase. Nous finissons par prendre un coffre libre pour laisser passer le vent rageur. Et, tandis que Barbara fait une derniere ballade a pied avec Carmen la venezuelienne, que les enfants vendent les derniers bracelets qu’ils ont confectionnes a l’embarcadere du ferry de Russell, je passe plusieurs heures a consulter les sites meteo, grace au Wi-Fi que nous recevons au mouillage. Il semble qu’il y ait un creneau de passage de 5 a 6 jours, mais pas plus, pour gagner Noumea directement. On oublie les escales a Norfolk ou a l’Ile des Pins. La saison cyclonique, qui touche a sa fin, peut reserver en Avril un dernier cyclone, tardif, mais puissant, et dont il faut se mefier. Bob McDavitt, le gourou neo-zelandais de la meteo kiwie, consulte, dit qu’il existe un risque de cyclone mi-avril, d’abord sur la Mer de Corail, puis qui descendrait vers la Nouvelle-Caledonie… La Nina est remontee, l’eau de mer est chaude sur la Mer de Corail, et la Zone Intertropicale de Convergence est active dans le nord. Alors, on peut partir, mais il ne faut pas trainer en route… Voila les consignes. Mon frere Louis, notre routeur maison, est lui aussi sur la breche. Dans la nuit, on espere son feu vert, et si c’est bon, branle bas de combat a l’aube. Le vent est tombe dans la nuit de Mardi a Mercredi, les reponses meteo sont favorables pour 5/6 jours, il faut y aller. Dans une fenetre meteo, chaque heure perdue l’est betement. On se met a quai, on fait de l’eau, du gas-oil, les formalites de depart… Les amis viennent dire au revoir.

A 11H00 le 6 Avril, nous larguons les amarres, traversons la Baie des Iles vers le nord, envoyons la toile. C’est parti ! Le moral de l’equipage est mitige. Ce qui nous attend n’est pas vraiment une partie de plaisir. Et quelle belle et longue escale nous laissons derriere nous ! Un pays attachant, beau, ou il fait bon vivre… Le Captain