mardi 31 mai 2011

MESSAGE N°1 – TRAVERSEE de la MER de CORAIL

Mercredi 1er Juin 2011 -
Distance parcourue (route directe) : 118 milles
Distance à l’arrivée (route directe) : 732 milles


Hier soir, le soleil s’est couché sur un horizon chargé de nuages sombres, tandis que le profil élevé de l’île d’Espiritu Santo s’éloignait doucement sur l’arrière. Route sur un moteur à régime lent toute la nuit, avec grand-voile haute et parfois solent, pour capter les petites risées éparses. Adélie a dormi avec sa maman à babord, et les deux garçons à tribord. Nuit calme pour moi dans le carré, à veiller les grains de pluie, quelques risées faiblardes, et un bateau de pêche. J’ai plutôt bien dormi pour une première nuit de mer. Vers 02H00 du matin, la mer était tellement calme et lisse que les étoiles se reflétaient dans l’eau, tout autour du bateau, dans une danse lente et féerique, singulière.

Au lever du jour, dès que Marin est sorti de sa bannette, nous avons affalé la GV, la corne, insuffisamment appuyée par le vent, passait de temps à autre d’un bord sur l’autre avec fracas. Je n’aime pas ça. Un train de houle, venu d’on ne sait où dans le sud, a cueilli l’équipage au réveil... Petit roulis à peine atténué par le gennaker envoyé jouer le rôle du modérateur. Dans la matinée, une petite brise de secteur nord nous a décidés à renvoyer de la toile, et nous avons marché à

5/6 nœuds jusqu’à midi, ce qui était inespéré. Une ligne de grains bien noirs nous est tombée dessus juste après le déjeuner (Menu : riz Honda – je l’appelle ainsi parce qu’il faut démarrer le petit groupe électrogène pendant 20 minutes pour faire fonctionner le rice-cooker, gros consommateur d’électricité 220 V - et salade d’avocats). A l’heure ou j’espérais pouvoir me faire une petite sieste, le temps s’est détérioré, un ris dans la GV, et à abattre dans le fort du vent et de la pluie, pour reprendre la route entre deux grains. Puis, ô surprise, tout à coup j’aperçois une trombe, une trombe en formation, là, sous le vent, dans le grain qui vient de nous quitter quelques minutes auparavant. A peut-être 2 ou 3 milles sous notre vent.

Nous observons le phénomène pendant quelques minutes, la mer fume au droit du grand tuyau qui monte vers le ciel, puis la trombe disparaît. Elle n’a duré que 5 à 6 minutes. Bon, ben c’est pas tout à fait le temps qui était prévu… Et ma sieste, elle a un coup dans l’aile, ma sieste !

Olivier