A partir du 29 octobre 2009
Incroyable labyrinthe de bolongs…
Double découverte, la navigation fluviale et le fleuve Siné Saloum.
Le nom enchante, il s’agit d’un fleuve sénégalais au sud de Dakar, long de 250 kms, la mangrove de palétuviers y est dense et touffue, les bancs de sables sont mouvants et nombreux. Le courant parfois très fort peut être dangereux (un piroguier est mort noyé quasiment sous nos yeux en allant chercher sa pirogue mouillée dans le lit du fleuve, sur le tombant, très souvent malheureusement les villageois ne savent pas nager). Le relief est absent, sauf parfois un minaret qui surgit de la mangrove, insolite au milieu des fromagers et des baobabs, et nous indique la présence d’un village, Niodior, Moundé, Diogane, Bassoul…
Des pirogues colorées et chargées de villageois ou de marchandises animent les cours d’eau, les liaisons entre villages ne sont assurées que par ce moyen de transport. Pas de routes, des pistes de brousse. Pas de véhicules à moteur, uniquement des « calèches » (charrettes tirées par des mules).
Nous séjournons dans d’insolites mouillages, le plus incongru hier dans un bolong large de 15 mètres, notre cata touche les palétuviers de part et d’autre et nous avons pied des deux côtés du bateau ce qui est limite inquiétant. On se posera une à deux fois pendant la nuit et devrons manœuvrer pour déséchouer le bateau posé dans la vase. Le cata par sa la largeur (8,6m) et son tirant d’eau (1,60m) n’est pas le bateau idéal pour ces étroits bolongs, mais je trouve magique de m’y trouver.
Les enfants du village de Moundé (un village peul) se baignent autour du bateau avec Marin et Adélie qui les rejoignent rapidement. Je prépare un gâteau au chocolat dont tout le monde se régale sur le petit ponton en bois de rônier, où accostent les pirogues. La veille, au village, les adultes nous avaient offert le fameux thé de l’hospitalité (teranga), thé vert de Chine, très sucré, avec de la menthe, en 3 services, du plus amer au plus sucré. Des nuées d’enfants étaient assis autour de nous, 8 à 10 enfants par femme dans le village. Tous paraissent en bonne santé et mangent à leur faim. Le Siné Saloum offre à la fois des fonds poissonneux, du bétail (zébus, chèvres) dans la brousse et des fruits aux arbres (ditas, rôniers, pains de singe).
Nous rencontrons dans ce pays francophone quelques voiliers en voyage, parfois avec des enfants de surcroît. Marin et Adélie sont ravis, même si il y a majoritairement des filles. Le trampoline du cata sert de dortoir collectif au mouillage, à la belle étoile.
La température de l’air reste élevée, 35 à 39 ° C, l’eau du fleuve est à 29/30°, heureusement que nous pouvons nous baigner. Il n’y a parait-il aucun risque de crocodile dans le Saloum, l’info circule selon laquelle il y en a uniquement sur le fleuve Gambie, qui se situe entre le Siné Saloum et la Casamance, les deux fleuves où nous séjournons…
Il y a seulement des hyènes, des chacals, des najas, et des murènes dans le fleuve qui ont vraiment une sale tête.
La nuit tombe tôt, 18h30, vite nous allumons les fameux tortillons chinois, spirales incandescentes qui repoussent les insectes, nombreux à la tombée de la nuit. Nous prenons chaque soir consciencieusement notre cachet de malarone, notre anti-palu.
Les insectes ont envahi le bateau.
Cette navigation fluviale africaine est une toute nouvelle expérience pour moi et les enfants, à la fois douce et paisible (l’accueil et l’hospitalité de la population, la douceur des paysages) mais qui peut être aussi inquiétante (la nuit surtout, les bruits des animaux, la vie intense dans les bolongs, les chasses des prédateurs sur terre et dans l’eau) et dangereuse (le courant, les bancs de sable).
L’Afrique, attachante mais rude.
Barbara
Barrrbarrra et une toute petite partie de son fan-club, dans le bolong
Au village de Moundé, Siné Saloum
Le thé de la teranga, à Moundé
Calfatage d'une pirogue à Bassar, Siné Saloum
Entre Siwo et Fallia, par la piste
De Siwo à Fallia, par la savane
Carte des derniers jours !
Carte gros plan : http://earth.google.com/intl/fr/