Nous appareillons de l’atoll de Toau le lundi 14 juin au petit matin, quittant ainsi l’archipel des Tuamotus, pour arriver après 48h00 de navigation par vent faible sur la presqu’île de Tahiti, joliment appelée Tahiti Iti (la petite Tahiti).
La lumière est superbe. Le relief vert et abrupt s’impose majestueusement.
Ce petit bout du monde est mal connu, c’est pourtant un véritable bijou, chasse gardée des Tahitiens, où règne le rythme de vie du Tahiti rural d’antan. Arriver sur l’île de Tahiti par la presqu’île constitue pour nous un sas appréciable après nos semaines de vie de robinsons dans les atolls : le retour à la civilisation est ainsi plus progressif.
Nous passons devant le village de Teahupoo, mondialement connu des surfeurs pour sa vague parfois exceptionnelle (quand la houle du sud a été gonflée par du mauvais temps du côté des Australes), empruntons la passe Tepuaeraha, naviguons dans le lagon de la presqu’île, et mouillons finalement dans la baie de Port Phaeton.
Près de onze mois après notre départ de La Rochelle, nous sommes à Tahiti !
Nous avons le plaisir de retrouver des amis de longue date de mes parents, connus à Tahiti lors de mon premier séjour sur l’île en 1983-1984, Martine et Francois Moppert. Leur accueil naturel est chaleureux, et les retrouver est une grande joie. Nous passons la journée avec eux, déjeuner dans leur faré de la presqu’île (à Teahautu) et baignade dans une cascade pour les enfants, Martine et moi.
Après cet atterrissage en douceur, s’ensuivent 4 jours « marathon » sur Tahiti Nui (la grande Tahiti). C’est le lot du retour à la civilisation qui fait suite à presque trois mois d’autonomie. Nous mouillons, après cinq heures de navigation, devant la marina Taina à Punauuia, au PK 12 (Point Kilométrique), proche du supermarché Carrefour et à 12 kms (donc) de Papeete. Nos derniers gros appros datent du 31 mars, à Panama. La « to do list » est impressionnante avant l’arrivée, le 21 juin, de nos vacanciers de l’été, Timothée et Capucine. Nous souhaitons que tout soit fin prêt avant leur venue, pour profiter pleinement d’eux.
Nous enchaînons les visites au Carrefour (dont on peut revenir en poussant les caddys jusqu’au ponton des annexes de la marina, commode), les courses diverses et variées dans le centre ville de Papeete, les allers retours à la Direction des Etudes Secondaires pour obtenir l’aval de l’Inspectrice d’Académie pour réinscrire les enfants au Cned à la rentrée scolaire 2010-2011, etc…Toujours avec l’aide (et la voiture !) de Martine et François, qui ont un appartement proche de la marina et chez qui nous prendrons plusieurs repas, qui pour nous seront de vrais festins, viande, fromage, vins fins, autant de saveurs oubliées…
Si les premières minutes passées dans le supermarché Carrefour nous émoustillent, toute cette profusion d’offre qui se présente subitement à nous après ces semaines de régime poisson-riz passées loin de tout, très vite nous déboussole, et les prix polynésiens nous stupéfient.
Nous nous rendons dans le centre de ville de Papeete en bus, à ma grande déception…les trucks de mon adolescence (transports en communs typiques, colorés, bondés, où la musique forte et les rires rendaient les trajets presque toujours trop courts) ont laissé place à des bus ordinaires plutôt tristes que l’on prend dans des arrêt réglementés…ouf le marché central en revanche n’a pas changé. 8 000 m2, quelques 300 commerçants, des produits en provenance de tous les archipels. Les étalages de fruits, de fleurs, de poisson frais et d’artisanat nous retiennent un bon moment.
Les alentours du marché sont à présent bien plus proprets que jadis, tout comme le front de mer qui désormais a laissé place à de jolis parcs et à un quai d’honneur, plus accueillants pour les paquebots faisant escale à Papeete.
La circulation reste très dense, bruyante, et les embouteillages sont nombreux aux abords de Papeete. Nous flânons dans le parc Bougainville, croisons devant la terrasse du « Rétro », où mourut Joe Dassin (les enfants l’avait lu dans le guide, et voulaient voir la plaque !), traînons à la Maison de la Presse, passons par la librairie Odyssée proche du Centre Vaïma, visitons la cathédrale, faisons un détour par la boutique Hinano, très en vogue, non seulement pour la célèbre bière, mais désormais aussi pour ses lignes de vêtements… Olivier et Marin se font monter par un marchand chinois d’articles de pêche des bas de ligne en acier, aptes à résister aux gros poissons de l’ouest Pacifique, pour les lignes de traîne…
Dimanche, sous la pluie, nous passons une belle journée avec Martine, François et leurs quatre petits enfants (âgés de 11 à 19 ans) fraîchement débarqués l’avant-veille, pour les grandes vacances. Marin et Adélie sont trop heureux de rencontrer de nouveaux amis. Nous visitons le marae d’Arahurahu, lieu de culte polynésien édifié en plein air. Sacré, il était destiné à la célébration de la vie religieuse et sociale du clan, on y honorait et invoquait les dieux, intronisait les chefs, préparait la guerre, accomplissait les cérémonies rituelles, présentait les offrandes et pratiquait les sacrifices … humains.
Le cadre est superbe, à flanc de montagne, une grande clairière à la lisière de la forêt tropicale dense.
Lundi 21 juin, dès le petit matin, l’ambiance est fébrile à bord de Jangada…
La journée, exceptionnelle, va être longue, surtout pour Marin et Adélie qui comptent les jours depuis un mois !
Ce soir arrivent Timothée et Capucine !
A 21h40, l’Airbus A 340 d’Air Tahiti Nui se pose sur la piste de l’aéroport de Tahiti – Faaa. Nous nous sommes munis des traditionnels colliers de fleurs de tiaré pour les leur passer autour du cou, selon la tradition tahitienne !
Ca y est, nos vacanciers débarquent, un peu blafards après leurs 22h00 de voyage, mais souriants.
Que d’émotions ! Nous sommes tellement contents de les revoir !
Les grandes vacances avec toute notre petite famille réunie, et même un peu plus ! vont pouvoir enfin commencer !
Ia orana ! (Bienvenue !)
Barbara
Arrivée à Tahiti Iti
Retrouvailles, à Port Phaeton, avec Martine et François
Marché central de Papeete
Nous restons un bon moment dans les allées odorantes et colorées du marché.
Le marae d’Arahurahu à Paea
Martine , François et 4 de leurs petits enfants.
Sous la pluie..., mais le site reste grandiose.
