samedi 3 juillet 2010

Billet N°71 : à Moorea la paisible.

Du Mardi 22 juin au Lundi 28 juin 2010

Nous ne nous éternisons pas à Tahiti, une fois nos vacanciers arrivés.

Non pas que Tahiti ne présente pas d’intérêt, mais Timothée et Capucine ont certainement hâte de goûter aux lagons turquoise et à la douceur des îles.

A six désormais, les déplacements en stop seraient plus compliqués, et Tahiti est moins propice à des vacances que les autres îles de la Société, or nous les souhaitons douces et faciles pour tout le monde.

Nous quittons l’île certes un peu frustrés, car nous savons que derrière les embouteillages, les constructions côtières denses, et le stress de la capitale polynésienne, se cachent de merveilleuses randonnées dans l’intérieur de l’île, très accidentée, à des altitudes pouvant dépasser 2 000 m.

Mais ce sont les grandes vacances qui priment et les enfants préfèrent avant tout s’amuser, se baigner et profiter des joies du bateau. Les randonnées les font moins … rêver ! Je peux comprendre.



Nous appareillons donc pour Moorea dès le lendemain de l’arrivée de Capucine et Timothée. Distante d’une quinzaine de milles de Tahiti, nous avions déjà pu admirer Moorea et son élégante silhouette au relief prononcé depuis notre mouillage dans le lagon de Tahiti.

Moorea est célèbre entre autres pour ses deux superbes baies, la baie de Cook et la baie d’Opunohu. Une route goudronnée fait le tour de l’île (60 kms). De magnifiques montagnes dominent le littoral.

Si proche de sa grande sœur Tahiti, Moorea est tout le contraire, calme et rurale.

Les gens de Papeete viennent s’y détendre le week-end.



Nous mouillons d’abord sur la côte orientale de l’île, peu visitée, devant le village d’Haapiti.

Nous avons pu franchir la petite passe (de Matauvau) d’accès au lagon quelques minutes avant le coucher du soleil.

Le cadre est super sauvage, le lagon transparent. Le lendemain, dès le lever du jour, les enfants s’en donnent à cœur joie. Ils se baignent, font du kayak, plongent, se re-baignent, re-plongent et se re-re-baignent.

Je me régale de les voir réunis, et de les voir s’amuser avec autant de plaisir.

Olivier est heureux d’avoir ses trois enfants auprès de lui.

L’intendance change quelque peu pour moi, de 4 nous sommes passés à 6, et je n’ose imposer à nos vacanciers notre régime alimentaire plutôt basique des dernières semaines, (riz-poisson pamplemousse des Gambier, midi et soir, 7 jours sur 7).

Avec un frigo plein (nous avons dévalisé une partie du Carrefour de Tahiti), je cuisine à nouveau avec plaisir pour toute cette jeunesse qui semble être … constamment affamée !

Chacun prend progressivement ses marques à bord de Jangada, nous autres qui avions nos habitudes à 4 depuis 10 mois, et nos hôtes fraîchement débarqués, qui comprennent vite que sur un bateau, le rangement est de rigueur, et l’eau courante une commodité d’un autre monde.



Le jeudi 24 juin, nous changeons de mouillage pour celui situé devant l’ancien Club Med de Moorea. Jangada s’engage dans le lagon par la passe Taotai et, après un premier mouillage provisoire qui permet à Olivier d’aller repérer le passage étroit et sinueux avec seulement 50 cm d’eau sous les quilles, nous jetons l’ancre entre deux petits motus.

Le spot est juste parfait, idyllique !

Nous retrouvons nos amis de Tahiti, Martine et François, venus passer deux jours à Moorea avec leurs 4 petits-enfants. Ils ont loué deux bungalows à l’Hibiscus, en face du mouillage.

Le Club Med a disparu depuis une dizaine d’années, mais l’ambiance à bord de Jangada s’en rapproche sensiblement…

Un temps radieux, de grandes journées de plein air, des amis, des piques niques sur les motus, du snorkeling, etc… Le bonheur.

Le soir le carré de Jangada se transforme même en « boat cinéma » avec les derniers films sortis en France cet hiver que Timothée a apportés à ses petits frère et sœur. Marin et Adélie sont aux anges.



L’île est particulièrement calme, très très peu de touristes. D’après les locaux, l’année s’annonce comme étant la plus critique depuis une dizaine d’année en terme de fréquentation touristique.

Les hôtels sont déserts, le lagon pour nous…

La raison principale invoquée est la crise économique, mais la Polynésie Française reste aussi une destination très chère, et … pas toujours fiable…

Une grève générale paralysait Tahiti la semaine précédant l’arrivée de Timothée et Capucine… Nous avons craint le pire…plus aucun avion n’atterrissait, ni ne décollait à l’aéroport de Faaa.



Dernier mouillage, la baie d’Opunohu, devant le village de Papetoai.

L’église octogonale du village édifiée par les missionnaires entre 1822 et 1827, est la plus ancienne construction européenne du Pacifique Sud encore debout.

Le lendemain matin, nous avons prévu une randonnée pour découvrir les vieux sentiers pédestres dans la montagne de Moorea.

Le beau temps n’est pas au rendez-vous (la météo est très changeante en Polynésie), mais nous partons quand même sous un ciel gris et bas. Nous empruntons un sentier au fond de la vallée pour accéder au col des 3 Cocotiers.

S’abat alors sur nous une pluie tropicale drue et ininterrompue durant toute la journée ! Heureusement la végétation dense et luxuriante de la forêt nous protège un peu.

Mais le moral reste bon. Nous faisons une pause au col, puis redescendons dans les sous-bois vers le Belvédère.

Nous y arrivons vers 15H00, mais la vue y est parfaitement bouchée sur les deux baies qui s’étendent à nos pieds! Nous sommes trempés comme jamais !

La gentillesse des polynésiens n’est pas une légende, et nous trouvons un 4X4 pick up qui nous redescend en bas de la vallée. Une autre voiture fera ensuite deux allers-retours pour déposer l’équipage de Jangada au complet devant l’annexe.

Si nous sommes sous le charme de la Polynésie et de sa nature grandiose, nous le sommes aussi des polynésiens. Ils sont vraiment d’un naturel et d’une gentillesse qui nous ravissent.



Le lendemain, le soleil brille à nouveau. Nous louons une voiture pour approfondir la visite de Moorea. Nous remontons au Belvédère et pouvons alors admirer la vue dégagée et majestueuse sur la baie de Cook et celle d’Opunohu. Nous visitons un grand marae niché au fond de la vallée d’Opunohu, puis le lycée agricole et ses magnifiques plantations d’arbres fruitiers et d’ananas. Nous nous rendons à la distillerie et à l’usine de jus de fruits Rotui de Moorea, puis faisons le tour de l’île.



Retour au bateau en fin de journée. Nous préparons notre appareillage le soir même pour les Iles sous le Vent.



Ainsi va le voyage, Huahiné, Raiatea, Tahaa et Bora Bora nous attendent…



Nana (au revoir) Moorea !



Barbara
Mouillage devant le village d'Haapiti, à Moorea. d'Haapiti

Sur la gauche, l'ancien spot du Club Med, sur la droite, les deux motus Fareone et Tiahura

Entraînement pour les courses de pirogues V6 ( 6 places) du Heiva.

Les deux grandes amies chéries, Capucine et Adélie, se sont retrouvées comme si elles s'étaient quittées la veille.

L'équipage de Jangada s'est étoffé, plus deux équipiers! Au second plan, la baie d'Opunohu.

Nos vacanciers sont arrivés chargés de cadeaux pour nous 4, ici une robe et des tropéziennes toutes neuves! Merci maman!

Le mont Rotui au centre, bordé par les deux baies mythiques de Moorea, la baie de Cook , à droite, et la baie d'Opunohu, à gauche.

Plantation d'ananas, au lycée agricole d'Opunohu, à Moorea.

Capucine et Adélie, au second plan le mont Tohiea.

De gauche à droite , Barbara, Marin, Timothée, Capucine et Adélie, à Vaïare, devant le ferry qui assure la liaison Tahiti - Moorea plusieurs fois par jour.