lundi 19 juillet 2010

Billet N°73 –Bora Bora la surfaite ?

Du Samedi 10 juillet au Lundi 19 juillet 2010 :

Alors la voilà la « star » du Pacifique…

Certes son relief est puissant, majestueux, et ses proportions harmonieuses. Son lagon turquoise et ses motus frangés par le sable blanc qui les encercle sont un ravissement pour l’œil.

Bora Bora est tout de même une splendeur, mais elle peine à m’accrocher le cœur…



Bora Bora, « la perle du Pacifique », c’est la carte postale, il faut l’admirer de la mer, ou des airs sans doute aussi, vue de terre elle est moins « brillante ».



C’est l’île pour les très très riches en quête de calme, de luxe, et de volupté.

Ces touristes internationaux séjournent dans des hôtels aux 1000 étoiles, très, trop nombreux (14 sur l’île et ses motus !) dont on voit les luxueux bungalows sur pilotis s’étendre sur des centaines de mètres dans le lagon.

Le Bora Bora Pearl Beach Resort, le Bora Bora Nui Resort & Spa, le Méridien, le Saint Régis Resort, le Four Seasons Resort Bora Bora, etc…ils sont plus d’une dizaine à cumuler les étoiles par 5. C’est la course au luxe et à la surenchère.

Cette dynamique hôtelière est largement artificielle car elle est entretenue par des incitations fiscales (défiscalisation), pas toujours en prise avec la réalité économique du marché. Les investisseurs font baisser leur facture d’imposition, mais ne contribuent pas toujours à développer le tourisme haut de gamme sur des bases réalistes. Ainsi cette offre excessive a pour contrepartie qu’aucun hôtel ne fait le plein, mais apparemment, les grandes chaînes d’hôtels ne peuvent pas ne pas avoir leur hôtel à Bora Bora…

Il n’empêche, quelle tristesse de voir l’hôtel Bora Bora, le plus ancien de l’île, chéri par les stars du monde entier, déserté et fermé. Le Club Med a suivi le même chemin…



Bien entendu l’impact de cette concentration de palaces pose des problème sur l’environnement. Si les splendides couleurs du lagon sont toujours là, la pauvreté des fonds et des soit-disant « jardins de corail » fait peine à voir. En nous promenant sur le platier des motus au nord-est du lagon, nous avons découvert un hoa artificiel, une perçée dans le platier pratiquée au Caterpillar, et destinée à augmenter les entrées d’eau du large à l’intérieur du lagon, histoire d’augmenter le renouvellement des eaux intérieures…

Les fameuses raies mantas semblent avoir déserté le lagon…



Vous m’aurez compris, si vous souhaitez des vacances authentiques à la découverte de la Polynésie profonde, Bora Bora n’est sans doute pas la meilleure destination.

Préférez Huahiné, ou Tahaa.



Ceci étant dit, en vacances, avec les 4 enfants à bord de Jangada intéressés avant tout par les plongeons du bateau dans des eaux translucides et chaudes, Bora Bora restera pour nous tous une belle escale de farniente, très esthétique.



L’éclipse Dimanche 11 juillet, vers 07h30 du matin, nous assistons à un phénomène naturel spectaculaire, une éclipse presque totale du soleil par la lune ! Le ciel légèrement nuageux s’assombrit progressivement. On se superpose à tour de rôle des lunettes de soleil sur le nez et on se place derrière les hublots et capots teintés du bateau pour ne pas se brûler les yeux en observant le disque solaire qui disparaît progressivement derrière la lune. Etrange impression.

La luminosité décroît, Bora Bora retombe pour quelques minutes dans la pénombre. Jangada poursuit sa route dans le lagon dans une atmosphère irréelle…



Mouillages A Bora Bora, il y a l’embarras du choix…La navigation dans le lagon se fait aisément car le balisage est très bien réalisé. A l’ouest de l’île, de longs motus, motu Ome, motu Tofari, motu Piti Aau, se succèdent. 4 hôtels de luxe s’y juxtaposent. Nous sommes restés deux, trois jours tout au sud du motu Piti Aau, à la pointe Fareone. Les couleurs de l’eau y étaient spectaculaires. Les enfants se sont amusés dans un « jardin de corail », à la pointe Tupitipiti. Après avoir remonté le platier sur quelques centaines de mètres, le jeu consistait à se laisser entraîner par le courant jusqu’au point de départ, en observant la faune et la flore marines, dans une eau parfaitement translucide à cet endroit.

Au sud est de l’île, le motu Toopua offre aussi des mouillages agréables ainsi que la pointe Matira.

A deux reprises, Olivier, resté à bord pour l’occasion, enverra Timothée et Marin, ravis, en repérage avec l’annexe et le sondeur électronique portable. Ils baliseront les passages étroits, puis grimperont s’installer au « nid de pie » dans la mâture, au premier étage de barres de flèche, pendant que Jangada s’engagera entre les patates de corail, avec seulement quelques petites dizaines de centimètres sous les quilles….

Les motus sont malheureusement souvent réquisitionnés par les hôtels, qui y organisent des pique niques, barbecues, baignades, ou alors ils sont tabu (prononcer tabou), propriété privée de locaux saturés de touristes…





14 juillet 2010 Nous avons assisté à Vaitape, le village principal de Bora Bora, à une partie des réjouissances républicaines. Rien à voir avec les Champs Elysées : ici ce sont les porteurs de fruits et les Miss qui défilent. En cette matinée de fête nationale, le maire de Bora Bora qui est également le président du POM ( Pays d’Outre-Mer qu’est devenue la Polynésie Française en 2004), Gaston Tong Sang, était chez lui pour embrasser les siens et serrer les mains de ses électeurs. Timothée en a profité pour se faire photographier avec Miss Bora Bora…

Nous avons également assisté un soir aux finales de danse et d’orchestre de percussions du Heiva (fêtes de juillet en Polynésie). Les danseurs avaient vraiment un très bon niveau, et ces danses rythmées nous captivent toujours autant.

Elles allient à la fois la grâce, la puissance et le rythme. Les costumes en fibres naturelles, toujours réalisés localement dans les farés, sont magnifiques.



Maraamu C’est le nom local du vent de Sud-Est qui souffle à cette saison sur la Polynésie centrale, et qui démonte parfois les lagons. Durant notre séjour à Bora Bora, il a soufflé quasiment continuellement de façon très soutenue (25 à 30 nœuds).

A la fin c’était fiu… (fatiguant en polynésien).

Barbara
Jangada dans sa piscine, lagon de Bora Bora.

Le Mont Otemanu, sommet de Bora Bora, dont le profil apparait en lame de couteau.

Nous 5 enfin réunis, avec en arrière plan le Mont Otemanu vu de face cette fois ci.

Les deux frères, Timothée et Marin.

Le 11 juillet 2010, éclipse presque totale du Soleil à Bora Bora.

14 juillet à Vaitape, ce sont les porteurs de fruits qui défilent en courant...

Le Président de la Polynésie Française et maire de Bora Bora, Gaston Tong Sang, entouré par les miss et le champion des porteurs de fruits.

Trois miss plus jolies les unes que les autres.

Timothée n'en croit pas ses mirettes! A sa droite, Miss Bora Bora 2010!

...et il est déjà nostalgique!

Les fameux hôtels de luxe de Bora Bora...

... dont les bungalows sur pilotis s'étalent dans le lagon.