Santo Antao, est la 2ème île de l’archipel à la fois par la taille 780 km2, et par l’altitude de son point culminant à 1979 m, l’île est escarpée, avec de profondes vallées spectaculaires au nord. Grâce à des précipitations plus abondantes qu’ailleurs, Santo Antao a la production agricole la plus importante de l’archipel.
Nous laissons le bateau au petit matin au mouillage à Mindelo, et prenons le bateau ferry qui relie les deux îles. A l’arrivée un aluguer collectif (taxi) nous monte vers le centre de l’île verdoyant avec des sapins et des eucalyptus. Ensuite à pied nous descendons 6 heures durant dans une ravissante vallée, de la canne à sucre, des bananiers, des papayers. La vallée est habitée et cultivée, de petites cases la parsèment, des enfants avec leurs ânes font un bout de chemin avec nous, souriant avec leurs grands yeux.
Le sentier étroit en lacets est pavé, cela m’émeut toujours de voir ce qu’a fait la main de l’homme. Il me semble qu’il y a quelques siècles, le décor devait être sensiblement identique, un sentier pavé, un enfant et un âne.
Une nuit dans une pension « chez Louisette » à Ponta do sol, au nord de l’île. Louisette parle bien français, elle a travaillé à Dakar et en France. Une chambre propre et ô grand luxe une douche à forte pression avec eau chaude…chacun de nous y reste 10 min. Le lendemain à pied d’œuvre, nous entamons la 2ème randonnée du séjour et empruntons un ravissant chemin accroché à la falaise jusqu’à Cruzinha de Garca, autant dire le bout du monde !
Quel bonheur de trouver sur ce sentier pavé ancestral de petits hameaux habités, des petites filles nattées sortent des cases à notre arrivée. Marin et Adélie n’en reviennent pas de leur isolement.
Nous pensions trouver un aluguer à l’arrivée et emprunter une piste qui nous ramènerait vers le port de Porto Santo pour prendre le ferry, mais c’était sans compter les très fortes pluies qui avaient détruit la route une quinzaine auparavant. Le village est complètement isolé, coupé du monde. Impossible de faire demi tour, il nous faudrait refaire les 5h00 de marche, et alors adieu le ferry de 17h00.
Les villageois nous expliquent qu’il est possible de remonter le lit de la rivière jusqu’à retrouver la route praticable. 2h00 à nouveau d’une marche très rapide. A l’approche d’un village nous croisons des collégiens en claquettes qui rentrent de l’école, pour eux 4h00 de marche quotidienne aller retour pour se rendre au collège semble naturel…et compte tenu des dégâts des pluies, ils ne sont pas prêts d’y retourner en bus.
Dans un village paumé dans la montagne Olivier réussit à trouver un aluguer qui nous rapatrie fissa au port, le prix est élevé mais le chauffeur promet d’être dans les temps…à 17h00 nous sommes à bord du ferry, perclus de fatigue, couverts de poussière mais heureux de ces 48h00 intenses, sportives et colorées. Santo Antao demeurera une très belle escale.
Barbara
La vallée de Paul, côte orientale de l'île de Santo Antao, Cap Vert
Randonnée entre le cratère de Cova et la vallée de Paul, Santo Antao, Cap Vert
Ferme typique de Santo Antao, Cap Vert
Barbara sur les sentiers abandonnés
de Ponta do Sol à Cruzinhas, Santo Antao