jeudi 5 janvier 2012

MESSAGE N°4 – DOUBLER le CAP des AIGUILLES, et puis BONNE-ESPERANCE !!!

Convoyage Richards Bay/Cape Town – Afrique du Sud    

 JOUR 4 – Jeudi 5 Janvier 2012

 Après plus d’un mois d’escale à Knysna, Jangada a tenté de reprendre la mer ce matin. Sans succès…

Un cas plutôt rare !

Jamais nous n’avons pensé rester aussi longtemps dans cette lagune, mais il faut savoir qu’une fois la passe de The Heads franchie, Knysna constitue probablement le mouillage le plus abrité d’Afrique du Sud. Pour y laisser le bateau pendant les 10 derniers jours de l’année, pendant que nous habitions un cottage à Saint-James, près de Cape Town, c’était de loin la meilleure solution. Nous avons pu visiter Simonstown ou encore Hout Bay, et le Royal Cape Yacht Club de Cape Town, mais sans regrets, aucune de ces marinas ne pouvait nous accueillir, compte tenu de notre largeur. Seule la marina du quartier du Waterfront, très chère, était en mesure de nous recevoir. Et l’escale de Knysna, à forte coloration blanche, s’est révélée agréable, même si elle n’offre certes pas un reflet fidèle de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui et de ses contrastes extrêmes.

Après notre retour de Cape Town, nous avons préparé le bateau, effectué un commando bouffe chez Pick and Pay un jour, et chez Fruits and Veges le lendemain. On trouve de tout sur le plan alimentaire en Afrique du Sud, de bonne qualité et à des prix intéressants. Aucun problème d’approvisionnement. J’ai même pu faire remplir sans difficulté une bouteille de gaz de 13 kg Total achetée à La Réunion. Hier soir, nous étions prêts.

La fenêtre météo favorable pour doubler le Cap des Aiguilles et rejoindre la région du Cap commençait ce matin. J’ai réveillé Marin à l’aube, nous avons quitté notre petit  ponton confortable, et avons suivi le chenal vers la passe de sortie. La marée était basse, mais le vent étant faible depuis plusieurs jours, je m’étais dit que nous avions une chance de sortir sans trop de difficultés.

Il a fallu déchanter dès que nous nous sommes engagés dans le goulet. Toute la largeur de la passe était barrée par des déferlantes, une vision rédhibitoire qui nous a fait faire demi-tour sans la moindre hésitation. Nous avons mouillé à un demi-mille à l’intérieur de la lagune, en embuscade pour une nouvelle tentative à marée montante, 2 heures plus tard. Nouvelle présentation, même résultat. La situation n’avait pas changé : dangereux rouleaux déferlants dans la passe, vision apocalyptique, nouveau demi-tour.

En deuxième moitié de marée montante, 2 nouvelles tentatives ont également échoué. Le dernier essai a eu lieu exactement à l’heure du plein. Nous avons été un peu plus loin dans le goulet que lors des tentatives précédentes, mais si à certains moments l’affaire paraissait jouable mais limite, à d’autres un train de vagues inattendu se mettait à lever dangereusement exactement dans l’axe de l’alignement de sortie. Le risque d’être pris dans une grosse déferlante était sérieux. Par souci de sécurité, mon petit équipage était enfermé dans le carré, et après deux ou trois coups de tangage sévères sur des vagues escarpées, il a été franchement soulagé de ma décision de ne pas y aller aujourd’hui. Cinquième demi-tour dans le goulet…

Puis après-midi et soirée au mouillage sur l’eau calme de la lagune. Un petit tour en kayak pour les enfants, un peu de CNED, Barbara a pris le soleil malgré un rhume carabiné qui la mine (on y est tous passé), et pour ma part j’ai pris plaisir à observer les otaries pêcher autour de nous, malgré le nombre impressionnant de hors-bords circulant dans le quartier (mais qui n’ont pas le droit de s’engager dans la passe).

La houle de sud-ouest devrait faiblir dans la nuit, alors demain vers 10H00, nous effectuerons une nouvelle tentative pour s’échapper de la lagune de Knysna, et faire route vers le Cap des Aiguilles…

Olivier