Par Olivier
En Afrique du Sud, les réserves animalières sont légion, comme dans toute l’Afrique australe. Le parc Kruger, immense, au nord-est du pays, est le plus connu. Il est très fréquenté et plutôt cher, quand il s’agit de contempler simplement ce que la nature a à nous montrer. Surtout si vous décidez de résider dans des lodges, dont le luxe et le confort atteignent parfois des sommets pas forcément très en phase avec le milieu naturel environnant. Mais les visiteurs y sont souvent d’un âge avancé, ils ont peut-être perdu l’habitude du minimum suffisant…
Une chance pour nous, à seulement une centaine de kilomètres du Zululand Yacht Club de Richards Bay où Jangada est amarré en sécurité depuis quelques jours, existe l’une des plus belles réserves animalières du pays, le parc d’Hluhluwe-Imfolozi, situé dans cette région du Kwazulu-Natal. Près de 100 000 hectares tout de même de savane, de collines, de bush, d’épineux, et deux rivières qui le traversent, ou plus exactement trois : les rivières Imfolozi (White et Black), et la rivière Hluhluwe (prononcer chlouchlouwé). Le parc, le plus ancien d’ Afrique du Sud (1895) est riche en animaux, et on y trouve le fameux Big Five : éléphants rhinocéros, buffles, lions et léopards. Ces deux dernières espèces étant les plus difficiles à apercevoir. Et toute une ribambelle d’autres animaux. Après quelques infos glanées sur Internet ( www.kznwildlife.com ), nous décidons de ne rien réserver du tout, de ne pas passer par une agence, et de nous débrouiller tous seuls, au meilleur prix (bien nous en a pris). Nous louons une voiture à l’aéroport de Richards Bay, faisons quelques courses pour 3 jours (les accomodations sont en self-catering), embarquons un bidon d’eau potable de 20 litres, deux paires de jumelles, une lampe frontale, un leatherman, et nos appareils photo. Pour une fois, je prends mon Nikon avec son télé-objectif : la plupart des images seront réalisées avec ce matériel.
Nous prenons la route nationale N°2, qui monte depuis Durban vers le nord, le Swaziland et le Mozambique. Nous quittons la zone industrielle et portuaire de Richards Bay (l’un des plus grands port de commerce d’Afrique du Sud, spécialisé dans l’exportation de vracs - charbon, chrome, aluminium, zircon et bois - ), et traversons des paysages boisés destinés à l’exploitation forestière. Des villages zulus apparaissent sur les collines. Habitat dispersé, petites maisons en dur peintes de couleurs vives, mais souvent parpaings à peine crépis. Souvent de petites cases rondes aussi, de forme plus traditionnelle. Pas vraiment la zone, mais pas loin. C’est pas riche. En Afrique, on a l’impression qu’il y aura toujours des milliers de personnes à marcher le long des routes. Dès que l’on quitte l’agglomération de Richards Bay, le blanc se fait rare, très rare. Le noir, eh bien c’est l’inverse, évidemment. Le standing des habitations, et d’ailleurs celui de la vie, suit cette évolution colorée, avec une quasi proportionnalité en fonction de la noirceur de la peau… Vers le bas, bien entendu. Pas très nouveau ce constat, qui a tendance à perdurer, semble-t-il.
Au niveau de Mtubatuba, nous bifurquons vers le parc. A Nyalazi Gate, l’entrée sud-est de la réserve, nous payons le droit de visite journalier (110 rands par personne, soit 11 euros). Nous prenons connaissance des consignes de sécurité : ne jamais sortir de la voiture sauf dans les quelques aires prévues à cet effet (huttes d’observation, aires de pic-nic, camps - on prendra quelques libertés avec cette consigne pour faire quelques belles images), vitesse maxi 40 km/h sur les pistes du parc (axe principal goudronné, les autres sont des gravel roads), ne pas s’approcher à moins de 50 mètres des grands animaux (en fait dans certains cas, nous côtoierons les éléphants et les rhinocéros à quelques mètres seulement, soit qu’ils aient décidé de s’approcher eux-mêmes de la voiture arrêtée, soit qu’ils aient parfois été autant surpris que nous de notre présence réciproque), se tenir prêt à fuir en cas de comportement agressif (par définition très rare - sauf rhinocéros noirs et buffles - car ces animaux en liberté ne manquent pas ici de nourriture et n’ont pas besoin de lutter contre l’homme qui, pour une fois, les protège), et enfin être sorti du parc ou se trouver en sécurité dans un camp au plus tard à 19H00. En dehors de cela, chacun peut circuler librement en voiture dans le parc. Peu de monde, de l’espace, des pistes multiples, ce parc est vraiment agréable. Il ne se passe pas 5 minutes sans que l’une de nos quatre paires d’yeux découvre un nouvel animal. Des marches guidées avec pisteur et rangers (armés) existent aussi, pour des randonnées de 2 à 3 nuits : les wilderness trails. Cette option doit être fantastique. Nous l’aurions bien tentée, avec un peu plus de temps disponible. Evidemment, les Land Rover et autres Toyota surélevés et aménagés pour l’observation (games drive) sont aussi disponibles dans les deux camps principaux du parc, Mpila Camp à Imfolozi et Hilltop Camp à Hluhluwe. Dès les premières observations, nous constatons très vite que les animaux passent une bonne partie de leur vie, surtout en cette période de l’année (printemps austral) où les petits sont nombreux, à tenter de se prémunir, jour et nuit, - par la vue et l’ouïe principalement, l’odorat à un moindre degré - d’une attaque souvent mortelle de leurs prédateurs respectifs, également présents dans le parc, et qui partagent continuellement leurs territoires.
On n’a plus l’habitude, chez les humains, de ce rapport vital décisif. Mais, là, on va peut-être pas aller jusqu’à le regretter… Pendant que nous étions dans le camp, nous avons appris qu’une jeune girafe et un buffle avait été tués le jour même par les lions dans le nord du parc (ils sont près d’une centaine dans la réserve), près de Hilltop Camp. Ainsi va la vie (et la mort) dans la savane africaine, un lieu où la nature ne fait guère de cadeaux. Mieux vaut être grand, costaud et bien portant que petit, faible ou malade.
Pour nous, découvrir, parfois à quelques mètres seulement, ces animaux splendides évoluant en liberté s’est révélé magique. De grands moments familiaux.
Le premier soir, nous avons dormi dans une double safari tent au Mpila Camp d’Imfolozi. C’était super. Lits à moustiquaires, lampes à pétrole, kitchenette, mais tout de même douches chaudes et groupe électrogène jusqu’à 22 heures. Tout confort ! Sauf le serpent vert qu’Adélie a tout de suite remarqué lorsqu’il passait sur la barre de bois juste derrière le fauteuil de Papa. On lui a fait peur, alors il est parti. Mais le lendemain matin, on l’a retrouvé dans la salle de bains de la safari tent des enfants… Il a fallu aussi chasser les singes qui avaient tendance, le soir, à s’approprier notre logement de brousse, puis tout est rentré dans l’ordre. Le lendemain matin, c’est une maman phacochère et ses 5 petits qui, venue creuser autour des fondements en bois de la tente pour trouver quelques tubercules, nous a réveillés. Il y a pire.
Aller, pour un peu, on était dans Out of Africa, bien que, OK OK, la ressemblance avec Bob… Y avait pas le tourne-disque non plus. Le shampoing pour Méryl, si.
Allez, place aux images…
Photo 1 - Les zèbres. Le mot signifie âne rayé en swahili...
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Photo 8 - Les girafes...
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Photo 14 - Les singes... ici des babouins.
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Photo 16 - Un vervet monkey, ou singe grivet.
Photo 17 - Un impala mâle.
Photo 18 - Idem. Capable de bonds prodigieux, 3 m de haut sur 10 m de long...
Photo 19 - Femelle impala.
Photo 20 - Jeunes impalas.
Photo 21 - Un bushduck.
Photo 22 - Des kudus.
Photo 23 - Idem
Photo 24 - Un kudu...
Photo 25 - ... la plus élégante des antilopes africaines.
Photo 26 - Un waterbuck mâle, dans Santa Lucia Wetland Park.
Photo 27 - Excellent nageur, il a de 10 à 20 femelles...
Photo 28 - Les buffles, difficiles à approcher, et redoutables.
Photo 29 - Jusqu'à 1,70 m au garrot et 800 kg...
Photo 30 - Auteur de charges imprévisibles et souvent mortelles, le buffle est redouté des chasseurs.
Photo 31 - Le buffle aime les zones humides. Il boit 30 à 40 l d'eau par jour!
Photo 32 - Le phacochère, cochon sauvage de la savane africaine.
Photo 33 - Jolies canines supérieures, armes et outils à la fois.
Photo 34 - Notre réveil-matin au safari Camp du Mpila d'Imfolozi.
Photo 35 - Les gnous, les bisons de l'Afrique.
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Photo 41 - Au Mpila Camp d'Imfolozi...
Photo 42 - A Mpaha hide, hutte d'observation dans le sud-ouest d'Imfolozi.
Photo 43 - Nos safari tents au Mpila Camp. A gauche, la cuisine. A droite, l'une des deux tentes.
Photo 44 - Adélie et Marin au campement.
Photo 45 - Robert (Redford) et Meryl (Streep) dans Out of Africa... enfin presque!
Photo 46 - Sur le fauteuil de Robert, un invité surprise...
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Photo 48 - Pas mal, la déco!
Photo 49 - Les bousiers, parmi les plus amusants à observer.
Photo 50 - Dans un ruisseau au bord de la piste, un crocodile.
Photo 51 - Il a l'air de nous trouver intéressants!
Photo 52 - Autre espèce de gazelles...
Photo 53 - Les rhinoceros blancs (si si), très nombreux à Hluhluwe-Imfolozi.
Photo 54 - Jusqu'à 5 tonnes pour ce brouteur invétéré exclusivement végétarien...
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Photo 58 - Autant le rhinocéros blanc est placide, autant le rhino noir peut être dangereux. Ici, un blanc.
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Photo 63 - Tout petit, mais déjà massif le bébé!
Photo 64 - Apprenti ranger (échappé de sa voiture) à Imfolozi.
Photo 65 - Les éléphants...
Photo 66 - ... impressionnants quand ils avancent vers notre Volkswagen Polo...
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