jeudi 4 mars 2010

Billet N°47 – Mouillage bleu turquoise aux Tobago Cayes (Olivier)

Du 24 au 26 Février 2010


Lundi 22 Février, je passe l’après-midi avec les enfants à faire les pleins de gas-oil des 2 gros réservoirs de Jangada (qui contiennent 700 litres chacun), et à remonter l’appareil à gouverner, après la remise à l’eau du bateau à Chaguaramas. Chacun des bras de mèche des pilotes automatiques doit retrouver sa position idéale de travail, bien à l’abri dans les coquerons arrière.

Pendant ce temps, Barbara est partie faire les appros à Port of Spain.

Nous quittons avec regrets nos amis Denis et Isabelle, qui ont caréné en même temps que nous, et qui vont remonter l’arc antillais avant de rejoindre les Bermudes et les Açores pour terminer leur année sabbatique en Atlantique.

Le lendemain matin, nous appareillons de Trinidad vers les Grenadines, en traçant la route directe qui passe au vent de l’île de Grenade. Mais dans la journée, le vent monte à 30 nœuds, et la mer se forme. Au près bon plein, l’allure est un peu dure, et relativement humide, et je renonce finalement à notre route initiale, nous abattons de 20° et passerons finalement sous le vent de Grenade, pour bénéficier de l’abri de l’île.

Le visage de Barbara apparaît soulagé…

Depuis que Jangada a des carènes propres, il a regagné quelque chose comme un nœud de vitesse. Il carbure à 10/11 nœuds toute l’après-midi, et à ce train-là, partis à 09H00 de Trinidad, nous jetons l’ancre à 01H00 du matin suivant dans Chatham Bay, sur la côte ouest de l’île d’Union, aux Grenadines.

Au petit jour, nous rejoignons Clifton Harbour, pour y faire notre « clearance » d’entrée. Mouillage précaire dans un vent bien établi, juste à l’abri de la barrière corallienne. Obligé de courir à l’aéroport, puis dans le village à la banque chercher des dollars « eastern carribean », en espèrant que le mouillage tienne, ou bien que Barbara, Marin et Adélie sauront se dépêtrer à bon compte d’un éventuel dérapage…

Finalement tout se passe bien, la « clearance » des Grenadines nous coûte tout de même 231 EC $ (80 euros environ), et nous aurons également une taxe de séjour à payer aux Cayes, classé désormais « parc marin ». Nous quittons aussitôt Clifton pour faire route sous le vent des belles plages de Mayero, et gagner les Tobago Cayes.

Nous passons dans l’étroit chenal qui sépare Petit Rameau de Petit Bateau, et les enfants ont pour la première fois l’impression de naviguer dans une piscine, tellement les fonds sont bleu turquoise.

Nous jetons l’ancre dans 3 mètres d’eau, à une centaine de mètres sous le vent de la barrière corallienne, qui casse la houle de l’Atlantique tout en laissant l’alizé ventiler le mouillage.

Allez hop, tout le monde à l’eau !

Palmes, masques et tubas, et la féerie de l’aquarium des Cayes commence…

Les carènes de Jangada flottent avec légèreté au-dessus d’un talus de sable clair.

Le fond est parsemé de gros oursins d’une quinzaine de centimètres de diamètre.

Très vite, nous allons nager avec les tortues marines qui affectionnent particulièrement les herbiers à l’est et au sud de l’îlot de Baradal.

Elles se laissent approcher, parfois même toucher, mais je recommande aux enfants de se contenter de les observer à 2 ou 3 mètres de distance, en restant le plus immobile possible, surtout sans chercher à en faire des animaux domestiques, qu’elles ne sont pas, un réflexe commun à la plupart des visiteurs, pourtant particulièrement inadapté…

Ces tortues nagent avec beaucoup de grâce, et une surprenante rapidité quand il le faut.

Nous les observons prendre régulièrement leur respiration à la surface, en 3 fois, avant de recommencer leurs apnées dans les herbiers.

Autour du bateau, nous regardons évoluer des raies, en particulier de très belles raies léopard. Mais il convient de garder ses distances.

Le vent a molli, et le lendemain de notre arrivée, nous décidons d’aller pique-niquer à Petit Tabac. Avec l’annexe, nous passons à côté de Jamesby, puis prenons la passe sud-ouest des Cayes.

Autrefois, il y avait un campement de pêcheurs à l’extrémité est de Petit Tabac : il a complètement disparu. Nous abordons la plage déserte de l’îlot en nageant, notre bidon étanche (lequel renferme toutes nos affaires) en remorque.

Les enfants font des parties de plongée interminables dans 2 mètres d’eau, pendant que je pars faire le tour de l’îlot par la grève avec Barbara.

Les iguanes semblent eux aussi avoir quitté l’île.

Les conditions étant favorables, nous reprenons l’annexe et gagnons World’s End Reef , le récif du bout du monde. Situé à quelques milles au vent des Cayes, World’s End Reef voit se briser la longue houle de l’Atlantique. Le courant peut y être assez fort, et l’endroit est souvent chahuté. Mais c’est un gigantesque aquarium naturel.

Nettement moins fréquenté que Horseshoe Reef, le récif corallien qui abrite les Tobago Cayes, World’s End Reef est ouvert au large, et on peut parfois y rencontrer du beau monde, sous-marin s’entend.

Nous jetons le grappin de l’annexe à faible distance des coraux, prenons notre courage à deux mains, et nous glissons dans l’eau…

Les premiers regards sous l’eau sont circulaires, et un peu tendus…

Nous restons ensemble, et ne nous éloignons pas des massifs coralliens à fleur d’eau, en nous disant que les grands prédateurs ne doivent pas aimer s’écorcher le ventre pour chercher leur pitance…

L’aquarium caraïbe est au rendez-vous, et même s’il n’est peut-être pas aussi féerique que celui des lagons polynésiens, il en constitue un avant-goût bien agréable.

Barbara repère un énorme mérou tapi dans sa tanière sous-marine, et qui ne pointe, à peine, le bout de son museau que pour se demander qui sont ces intrus qui ont momentanément envahi son territoire.

Notre plongée en snorkelling à World’s End Reef durera une vingtaine de minutes.

Remonter dans l’annexe donne toujours une impression de sécurité retrouvée, nous rejoignons ensuite le bateau à son mouillage sous le vent de la barrière en empruntant la petite passe, difficile à localiser du large, qui traverse Horseshoe Reef au nord-ouest de Baradal.

Je mets en place des cordages de renfort du câble de martingale, dont 3 torons sont cassés, étarqués par des palans 4 brins, et je capelle 2 drisses textile sur l’avant des flotteurs, histoire de ne pas prendre le mât de Jangada sur la tête dans les rafales que l’on rencontre parfois sous le vent de Saint-Vincent et Sainte-Lucie.

Après ces deux journées bleu turquoise aux Tobago Cayes, nous mettons le cap vers Béquia pour une brève escale, puis faisons route vers la Martinique.
Olivier
Jangada au mouillage de Baradal, Tobago Cayes.

Marin et Adélie découvrent la plus grande piscine qu'ils aient jamais vue!

Départ en expé pique-nique à Petit Tabac, au vent d la barrière de corail.

Petit Tabac pour nous tous seuls!

Y a pire, semble dire Adélie...

Marin et la nostalgie du Stade Rochelais, vivement la Nouvelle- Zélande!

Plongée dans l'aquarium géant de World's End Reef...