mardi 13 septembre 2011

N°11 – TRAVERSEE COCOS KEELING – RODRIGUES

MESSAGE N°11 - Mardi 13 Septembre 2011
Distance à l’arrivée : 154 milles/Distance au départ: 1830 milles Distance journalière parcourue vers Rodrigues : 181 milles


Poussé par l’énergie illimitée du vent qui souffle fort sur cette partie de l’Océan Indien, et profitant de longues glissades à l’avant des vagues, Jangada a couvert plus de 180 milles en 24 heures, juste tiré sur l’avant par quelques mètres carrés de toile.

L’équipage ne se plaint  pas de se trouver ainsi aujourd’hui à moins d’une journée de l’arrivée à Rodrigues. Les conditions restent musclées, mais la mer est régulière, moins dangereuse que la veille où j’observais dans les grains certaines grosses lames déferlantes avec un début d’appréhension.

Le vent souffle entre 27 et 33 nœuds, le creux des vagues s’est stabilisé à 5 mètres environ, les grains sont moins nombreux. Nous avons pris notre mal en patience, et rêvons tous, mais peut-être certaine encore plus que d’autres, de l’eau calme qui nous attend dans le lagon de Rodrigues une fois que nous aurons franchi la passe.

Preuves que le moral reste bon à bord, et la maîtresse de maison opérationnelle, il y avait des crêpes ce matin au petit-déjeuner, et de la daurade coryphène au déjeuner ; une belle daurade d’un bleu rare pêchée juste avant l’arrivée du vent, avant-hier, au beau milieu d’un troupeau de grands cétacés que je n’ai pas pu identifier.

Le bateau a besoin d’un sérieux nettoyage, tout est trempé d’humidité, impossible d’ouvrir les capots et hublots avec ce temps. Ce sera un autre petit plaisir que d’ouvrir tout ça au mouillage. Souvenir du séjour de notre visiteur  de l’autre nuit (le fou de bassan), la girouette de tête de mât est salement tordue. Avant de se poser sur la main courante bâbord au niveau du pont, l’oiseau avait à l’évidence tenté un appontage sur la tête de mât ! Un échec qui a laissé des traces… Ce soir à la nuit nous allons réduire un peu l’allure de façon à nous trouver demain au lever du jour à une quinzaine de milles au vent de Rodrigues. Voir grossir cette petite île perdue au milieu de l’océan après 11 jours d’une traversée pas toujours facile sera un vrai bonheur pour l’équipage ! J’espère que la mer sera maniable, légèrement sous le vent de l’île, et la passe pratiquable. Restera à trouver l’alignement d’entrée, 2 petits amers positionnés dans le village de Port-Mathurin, et à éviter les hauts-fonds rocheux de chaque côté du passage, jusqu’à ce que la mer se calme, brisée par les récifs.

Nous avons changé d’heure à trois reprises pendant la traversée, et sommes maintenant à TU + 4, soit seulement 2 heures en avance sur la France.

A demain pour un dernier message !

Olivier