samedi 10 septembre 2011

N°8 – TRAVERSEE COCOS KEELING – RODRIGUES

MESSAGE N°8 – Samedi 10 Septembre 2011
Distance à l’arrivée : 684 milles/Distance au départ: 1300 milles Distance journalière parcourue vers Rodrigues : 185 milles



Une semaine de mer ce matin, et 1268 milles dans le sillage.

Au lever du jour, alors que nous n’avions croisé aucun navire jusque-là, coup sur coup deux gros cargos contrebordiers nous ont croisé à 2 ou 3 milles au nord, faisant route inverse. Deux gros minéraliers à 9 et 7 cales, tous deux chargés ras la gueule. En provenance probable d’Afrique du Sud (Richard’s Bay ?) et à destination du  sud-est asiatique.

Transportant probablement du charbon, pour les centrales électriques chinoises ou coréennes.

Tout à l’heure je regardai sur le récepteur GPS le compteur-enregistreur de distance parcourue sur l’eau depuis notre départ de La Rochelle, et j’y lisai plus de 25 000 milles… C'est-à-dire plus de 46 000 km, soit largement plus en distance couverte que le tour de la Terre au niveau de l’Equateur (40 000km). Selon notre route effective ultérieure dans l’Atlantique, le sillage de Jangada devrait, au terme de son voyage, atteindre quelque chose comme 35 000 milles, peut-être 36000. Ce qui m’amène à penser qu’il peut peut-être exister trois façons différentes de boucler une circumnavigation. Celle du cosmographe-mathématicien, qui va se concentrer sur la donnée du franchissement des longitudes, celle du marin-géographe qui va privilégier le recoupement du sillage, et celle du capitaine-armateur qui va retenir l’idée de ramener le bateau à bon port. Il faudra y réfléchir, plus tard, avant l’île de Sainte-Hélène, il me semble.

Pour l’heure, nuit identique aux précédentes, et même voilure. Vent à

22/25 nœuds. Mer moins forte.

Il a fallu attendre la mi-journée pour apercevoir, venant du sud-est, la grande trouée attendue dans le ciel gris de ces derniers jours. En l’espace de 2 heures, l’éclaircie était sur nous, le soleil a repris le dessus , l’océan a retrouvé ses couleurs bleues plus sympathiques.

Il semble que nous soyons sortis de ce long tunnel de grisaille qui nous plaquait sur l’eau triste de ces derniers jours.

Les cartes météo semblent prévoir du vent pour notre arrivée, avec une composante sud plus marquée. Du coup, dès aujourd’hui, nous avons mis quelques degrés plus au sud dans la route, pour avoir à moins serrer le vent par la suite.

S’il y a du vent, on doit pouvoir commencer à envisager un atterrissage sur Rodrigues dans 4 jours, dans la journée du 14.

On verra bien, c’est encore un peu tôt, et les marins sont superstitieux.

A demain !

Olivier