Texte Barbara
Photos OlivierBali restera sûrement parmi les escales hautes en souvenirs et en couleurs de notre voyage, avec un goût de trop peu et donc une invitation à y revenir (encore un tas de choses à comprendre, à apprendre et à faire : par exemple nous n’avons pas vécu la journée du silence où alors tout devient silencieux à Bali, même l’aéroport international de Denpasar est fermé, ni assisté à un spectacle de danse, ni fait l’ascension de Gunung Agung (le sommet de l’île), ni n’avons connu le plaisir d’un massage balinais etc…).
Si Bali nous a autant séduit, alors qu’on appréhendait un peu la vague déferlante des touristes sur place, c’est en fait que Bali fut un heureux mélange d’impressions, de découvertes et de rencontres. Cette escale arriva également à point nommé, après des semaines, voir des mois, d’isolement dans des îles plutôt reculées où Jangada était toujours le seul et unique voilier.
Bali (5 500 km2 et plus de 3 millions d’habitants) est la seule île hindouiste dans un immense archipel musulman. Sa version cependant de l’hindouisme est assez éloignée de celle de l’Inde, c’est un amalgame entre l'hindouisme, le bouddhisme, les anciens cultes malais et les croyances animistes. Ce syncrétisme est très fortement enraciné dans la vie quotidienne des Balinais. Et c’est ce qui fait tout le charme et l’intérêt de cette île puisqu’elle a su, malgré ses nombreux touristes qui sont heureusement cantonnés dans des endroits précis de l’île, créer et préserver des rites et une culture unique au monde. J’ai particulièrement apprécié l’authenticité de la foi et le caractère serein et tolérant des balinais.
Pour saisir la société balinaise, il faut savoir que cette société traditionnelle repose sur la communauté. L’organisation des villages, la culture de la terre et même les arts, sont le résultat d’efforts communs. Une personne appartient à un tout, la famille, le clan, la caste (le système de caste ressemble à celui de l’Inde, mais il n’y a pas d’intouchables), et le village. Le sens de la responsabilité collective assure la cohésion de la société.
Cette organisation de la société forte et communautaire m’a tout de suite frappée et séduite, tellement éloignée de notre organisation sociale égoïste et individualiste.
Et puis Bali en plus de sa spécificité culturelle, religieuse, artistique (l’artisanat d’art est très développé : la peinture, l’ébénisterie, la sculpture sur bois, sur pierre, l’orfèvrerie, la broderie sur soie, sur coton…) aura été une escale heureuse en rencontres et retrouvailles.
Ces petites îles de la Sonde auront donc été une heureuse approche de l’Indonésie, et je comprends mieux aujourd’hui la réputation de Bali et l’engouement que cette île suscite.
En photos et en commentaires, différents aperçus de Bali.
Barbara
Photos 1 à 7 :
La religion est omniprésente à Bali, où des temples existent dans chaque village, des autels dans chaque champ et où des offrandes sont déposées dans tous les lieux publics.
Chaque matin, les balinais déposent avec ferveur des offrandes pour rendre hommage aux bons esprits et laissent d’autres ici et là pour apaiser les mauvais. Tout est réalisé avec soin, précision et sens artistique : petits plateaux d’offrandes déposés chaque matin sur le sol pour les démons ou splendides pyramides de fruits ou de mets joliment présentés aux divinités dans les temples. Tous les matins lorsque nous débarquions sur le ponton, nous étions sûrs de trouver ces jolis plateaux d’offrandes, disposés là par le gardien de nuit au petit jour. Ce rituel plein de grâce et très esthétique se pratique dans toute l’île.
Presque chaque village possède au moins trois temples : le temple le plus important, le pura puseh est dédié aux fondateurs du village, le pura desa est consacré aux esprits qui protègent la communauté dans la vie quotidienne et le pura dalem est le temple consacré aux morts. Les familles honorent leurs ancêtres dans le temple familial et leur clan dans le temple clanique.
Chaque village, chaque clan, a son propre calendrier des célébrations, ce qui nous a permis d’assister à plusieurs reprises, à de nombreux préparatifs et processions dans différents endroits de l’île, dont une cérémonie sur cette plage de Tugu.
Photo 8 :
Les penjor, sont ces longues perches de bambous décoratives dressées à l’entrée des maisons, des temples lors des fêtes.
Photos 9 à 12 :
Une grande partie des terres cultivables de Bali est consacrée à la riziculture. Le riz est récolté à la main par une main-d'œuvre principalement féminine.
Une nuit nous avons dormi dans une guest house dans l’est de Bali, la vue magnifique de notre bungalow consistait en de verdoyantes rizières en terrasses.
Je trouve ces paysages magnifiques et émouvants, la culture du riz est millénaire. Il s’en dégage une grande sérénité et douceur.
Photos 13 à 15 :
A Bali, nous aurons également le plaisir de retrouver nos amis rochelais, François, Marina, Pierre et Juliette. Après deux ans de séparation et trois océans, le contact se renoue avec facilité et simplicité, c’est de bon augure pour notre retour dans 10 mois…Nous recevons plein de nouvelles fraîches de la Rochelle, ce qui nous fait très plaisir mais nous projette aussi un peu plus dans la phase retour du voyage.
Marin et Adélie sont heureux et rassurés de constater que le courant passe vite et bien avec des ados sédentarisés de leurs âges, ils s’inquiètent souvent de savoir si ils ne sont pas complètement décalés avec la drôle de vie qu’ils mènent…
Marin fera également du body board et du surf avec Andy, le fils de Xavier un ami d’Olivier à Bali, et fera le même constat encourageant, oui il est bien un jeune homme équilibré et sociable, et certainement plus « open minded »que si il était resté à la Rochelle au collège ( dixit sa maman)…
Bali c’est aussi le plaisir de la cuisine indonésienne simple et parfois raffinée, arrosée bien évidemment d’une bonne Bintang fraîche, la bière locale. Les warungs (petits restaurants) sont nombreux et très bon marché, alors on en profite. Mieux vaut parfois ne pas voir l’état des arrières cuisines, cela dit personne n’attrapera la turista.
Photo 19 à 21 :
Les spots de surfs à Bali sont légion, nous avons rencontré plusieurs surfers du monde entier qui viennent systématiquement à Bali passer leurs vacances pour surfer. A la sortie de l’aéroport, ils louent un deux roues spécialement équipé d’un support pour leur planche et direction leur spot préféré qu’ils ne quitteront qu’au moment de reprendre l’avion.
Marin essaiera ce nouveau sport et il sera conquis, même si il s’amuse aussi déjà bien avec son body board dans les vagues. Adélie aura aussi quelques agréables sensations de glisse avec son amie Juliette sur la plage de Kuta. Elle aimerait comme cadeau pour ses 13 ans, un stage de surf !!
Photos 22 à 23 :
L’Indonésie ne serait pas l’Indonésie sans son trafic de pétrolettes. Déjà nous l’avions constaté à Kupang à notre arrivée en Indonésie. A Bali avec ses 3 millions et quelques d’habitants, le trafic est un cran carrément au dessus. Il faut le voir pour le croire, parfois une famille entière, le papa, la maman, et les deux enfants prennent place sur le deux roues qui slalome allégrement au milieu d’autres deux roues mais également entre les voitures et les camions. Au début de notre séjour, je trouvais la conduite plutôt éprouvante, même si Olivier se débrouillait très bien au milieu de ce trafic, et puis ensuite je me suis habituée à cette frénésie routière et même je lui ai trouvé un certain charme…Enfin j’ai eu l’occasion d’expérimenté le scooter, en tant que passagère derrière une indonésienne, et j’ai pu constater l’efficacité de ce moyen de locomotion pour se faufiler sur les routes encombrées.
Voici le mouillage de Jangada pendant son escale à Bali. Grâce à l’ami d’Olivier, Xavier installé à Bali depuis deux ans, nous avons pu profiter d’un mouillage sûr et bien situé, en face de la marina de Bali. Nous étions à couple d’une espèce de cata désarmé, une épave flottante, un bateau raté en fait, qui du coup fut l’annexe-salle de jeux des enfants durant notre séjour. Un soir même, les nouveaux petits amis d’un bateau de voyage rencontré à Lombok vinrent camper avec Marin et Adélie sur cette spacieuse plate forme.
Toujours grâce à Xavier, nous avons rencontré Moody à qui nous avons loué une voiture toute la durée de notre séjour à un tarif super compétitif. Moody nous rendra aussi plein de petits services qui faciliteront notre escale à Bali. Olivier fera même embarquer avec des bidons (pas moyen de faire autrement) pas moins de 1000 litres de gas-oil dans nos deux réservoirs au prix imbattable de 5500 roupies le litre, soit 45 centimes d’euros! Ce qui est vraiment appréciable à Bali, c’est la disponibilité et la notion de service des balinais. Tout est non seulement possible, mais c’est très souvent efficace, et toujours avec le sourire !
