dimanche 25 mars 2012

MESSAGE N° 7 – Traversée Georgetown (Ile de l’Ascension) – Praia de Santiago (Iles du Cap Vert)

Boucler … la boucle…
JOUR 7 – Dimanche 25 Mars 2012

Distance de l’Ile de l’Ascension  961 milles
Distance de Praia de Santiago  604 milles
Position à midi 08°07’Nord/15°52’Ouest –
Distance parcourue en 24 H00 : 113 milles

Une semaine de mer. Nous avons bien progressé en une semaine, franchi l’équateur, le Pot au Noir, sommes passés au printemps, et dans l’Atlantique Nord. Mais, dans notre petit coin de mer pas loin de l’Afrique occidentale, nous ne voyons pas encore aujourd’hui, ni demain, ni …, l’ouverture de la combinaison des vents qui nous permettrait de mettre le cap au large et de faire route directe vers Santiago du Cap Vert. D’abord les prévisions de vent ne collent pas avec la réalité du terrain dans cette zone délicatement perturbée de l’Afrique. On a du Nord-Ouest là où en pensait avoir de l’Ouest, conclusion, on va tout droit, cap au nord-nord-est, se gaufrer demain vers les nombreux dangers qui débordent à l’ouest la chaussée de l’archipel des Bijagos, au large de la Guinée-Bissau. Avec des cargos en prime. Remarquez, là, nous serons bien contraints de tirer un bord de dégagement au large sans se poser d’autres questions angoissantes. Mais sans doute faut-il encore tenter de gagner 200 milles supplémentaires vers le nord, avant de pouvoir mettre le clignotant à gauche. Je redoute l’idée de devoir tirer des bords pour remonter, sous le vent des Iles du Cap Vert, parce qu’on serait descendu trop tôt trop ouest trop sud dans une mer formée par un alizé musclé de force 6, très fréquent là-bas… Un truc à vous faire regretter (provisoirement) d’avoir entrepris de faire le tour du monde à la voile, surtout, en ce qui concerne Barbara et les enfants, la veille de débarquer… Allez, un peu de chance quoi, une petite bascule et on s’échappe !

Ah, vivement, un jour, un fauteuil au coin du feu, un planisphère accroché au mur, et juste un doigt pointé derrière des lunettes et des cheveux blancs pour faire resurgir mes souvenirs… Oui, mais en attendant, les souvenirs, il ne faudrait pas oublier de se les fabriquer ! Chaque chose en son temps ! Alors, je lève les yeux, au-dessus de ma table à cartes où ils sont inscrits, et je lis ces jolis mots de Mark Twain qui me rappellent à mon devoir, vous vous rappelez ?

« Twenty years from now, you will be more disappointed by the things that you didn’t do than by ones you did do. So throw off the bowlines.

Sail away from the safe harbour. Catch the trade winds in your sails.

Explore. Dream. Discover.”

Catch the trade winds, catch the trade winds, pas facile en ce moment!

A demain!

(Nota du webmaster : demain je monte sur Paris la journée et je ne serai de retour que vers 22h30 ... donc pas de message avant 23h ...désolé)