mardi 27 mars 2012

MESSAGE N° 9 – Traversée Georgetown (Ile de l’Ascension) – Praia de Santiago (Iles du Cap Vert)

Boucler … la boucle…
JOUR 9 – Mardi 27 Mars 2012

Distance de l’Ile de l’Ascension  1156 milles
Distance de Praia de Santiago  429 milles
Position à midi 11°15’Nord/17°10’Ouest –
Distance parcourue en 24 H00 : 101 milles

Aujourd’hui… Aujourd’hui, tard ce soir, est un grand jour pour l’équipage de Jangada ! A moins que ce ne soit demain très tôt ! Cela dépend de notre vitesse dans les heures à venir.

Nous allons recouper notre sillage du 11 Décembre 2009, au départ de l’embouchure du fleuve Casamance, au Sénégal, en route pour les Rochers Saint-Paul.

Alors, alors, la boucle sera bouclée, et nous aurons fait le TOUR du MONDE à la voile !

C’était écrit (depuis longtemps), il fallait bien que cela arrive !

Demain, message spécial et bonne bouteille en perspective ! Pour le menu amélioré, c’est moins sûr, parce que la maîtresse de maison et le près serré, ça ferait plutôt 3 que 2… La nuit a été très humide, et même froide. La température de l’eau de mer a chuté à 18°C, incroyable. Nous voici dans les remontées d’eau froide (upwellings) de la côte occidentale d’Afrique. Bon, tout de même, je ne pense pas qu’on apercevra des phoques, comme il y a quelques semaines en Namibie ! Après notre bord de dégagement d’hier vers l’ouest, nous avons fait route à nouveau au nord toute la nuit, appuyé sur un moteur dans des brises très légères. Des cargos, quelques navires de pêche guinéens. Ce matin au petit jour, l’extrémité occidentale du plateau des Bijagos  était à moins de 20 milles devant, au moment où nous avons aperçu les voiles d’Harmattan, le voilier de notre ami Jean-Louis, le navigateur solitaire pionnier de la dialyse en mer, qui, lui aussi, cherche à rejoindre les Iles du Cap Vert. Alors, petite route de rencontre, et nous lui avons emboîté le sillage pour quelques centaines de mètres parcourues à portée de voix ! Jean-Louis a quitté Sainte-Hélène la veille de notre départ pour l’Ascension, où il n’a pas relâché. Ce matin, cela faisait 18 jours qu’il était seul en mer, et il nous est apparu en forme, bien habillé, élégant même. Nous avons fait des images réciproques, et, si vous avez un peu de chance, il n’est pas impossible que vous puissiez apercevoir une image de Jangada et de son équipage qui ne date que de quelques heures, sur le blog du hardi navigateur (je ne connais pas l’adresse précise, faites Voilier Harmattan ou Jean-Louis Clemendot, vous allez trouver). Car, incroyable, il a à bord, pour des raisons médicales, un accès Internet !

Bon, les enfants lui avaient réservé une petite surprise pour son petit-déjeuner Je lui ai demandé de ne surtout pas toucher à sa barre, de continuer à naviguer, et, en l’approchant par l’arrière, Marin et Adélie lui ont passé, dans un seau tenu à bout de gaffe, 3 crêpes de leur confection ! La solidarité des gens de mer, un truc dans le genre !

Bonne route Jean-Louis, et à bientôt à Praia. Notre cata marche bien entre 40 et 90° du vent apparent, et nous arriverons avant lui.

Et puis, une heure plus tard environ, le vent a refusé à nouveau, nous poussant vers les dangers des Bijagos. Alors, je me suis dit que ce n’était plus vraiment la peine de continuer à gagner dans le nord, et que le moment était venu de prendre le large, et de faire route directe vers Praia de Santiago. Cap au 301 pour 435 milles ! Jusqu’à demain, c’est route au près serré, puis le vent devrait progressivement adonner d’une vingtaine de degrés. Au bon plein, avec ses ailerons fins et profonds, notre cata fait facilement parler la poudre si il y a un peu de vent. Mais ce n’est pas son allure la plus confortable… Ciel gris, mer grise.

C’est parti pour la dernière ligne droite pour Barbara, Marin et Adélie ! Dans 3 jours à Praia (le 30) si tout va bien… Si vous souhaitez envoyer à cette occasion un petit message à l’équipage, faites le sur FNRL@sailmail.com, sans pièce attachée ni accentuation sur les mots.

A demain !